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Lettre à une marche

Oui c’est à toi que j’écris. A toi la marche inconnue, bout de pierre rectangulaire, que j’ai croisée, que je croise et que je croiserai un bon paquet de fois encore.

J’en vise aucune en particulier, vous êtes toutes plus ou moins emmerdantes, c’est même votre caractéristique principale.

Partout où je vais, vous êtes.

Toi et tes comparses, sournoises.

Tu veux rentrer ? Et ben va te faire foutre !

Depuis douze longues années tu prends beaucoup trop de place dans ma vie pour que ça soit raisonnable.

Il était temps que je prenne mon courage à deux roues, et que je te t’écrive ce que je pense vraiment de toi !

Toi qui es invisible aux jambes des marchants, il est temps de te rendre ta place.

Il faut que tu réapparaisse pour mes congénères libre-mouvants.

Combien de fois j’ai eu à demander si une ou plusieurs marches étaient présentes dans le bar, le resto, l’appartement dans lequel j’étais convié ?

Et combien de fois on m’a répondu :

« t’inquiètes y’a pas de marche, ça roule ! » ?

Et combien de fois je t’ai vue, tapie à m’attendre, pour me compliquer le roulement, voire l’empêcher ? Hein ? J’ai perdu le compte, tellement t’es partout, une vraie armée formée pour faire chier.

Tu es une arme de discrimination massive, tu le sais ça ? L’apartheid ça peut marcher (oui j’ose) même sans mur.

C’est en petit nombre que tu es la plus féroce, car en volées tu es visible, on peut difficilement t’oublier. Seule tu disparais de la vue de ceux qui t’enjambent sans cesse. En escalier jamais je n’ai a t’affronter, toujours je suis prévenu de la présence de ce chien marcheux qui te sert de frère.

Magnifique exemple de la suffisance insupportable de l'escalier. Poseur de merde

Et quand on te voit on te sous-estime, ça va passer qu’on me dit ! Et le fait est que, ben, ça passe pas.

Parfois, ô singularité statistique, ça passe !

Que Bakounine le Très Haut soit loué !

C’est quand tu es petite, minuscule que je te mange, comme l’insignifiant obstacle que tu devrais toujours être. Okay, tu me secoues quand même, et si j’ai à t’écraser toute la journée tu finis par m’irriter. Mais ne compte pas sur moi pour t’accorder cette victoire.

Et là, toujours, si si toujours, un « marchant » vient essayer de pousser les 200 et quelques kilos que je forme avec ma monture. De pure perte tu penses bien, d’autant plus que je sais quand je peux te battre ou pas. L’habitude sûrement.

Fuck the rules

Ou alors j’entends ça : « Mais sinon on va porter ! ».

A cette proposition, je préfère l’abandon, car si toi, la marche, tu me persécutes, le valide lui t’obéit.

Il te voue un culte, il t’installe partout, seule ou avec une copine, toujours en petit groupe.

De plus il a un mal fou à te couvrir d’une petite rampe, à te cacher, à gommer ta méchanceté.

Je ne comprends pas bien cet attachement, c’est étrange, peut-être du conservatisme, un amour du vintage, pour préserver un mode de vie dans lequel les commemoi n’avaient pas leurs place.

Dispositif Anti-marche tout à fait proportionné

Et pourtant je te le dis, vile marche, viendra un jour où je te ferai la peau. A coups de masse dans ton angle, à coups de dynamite dans ton ciment, à coups de rampes solides et implacables.

Et j’en aurai enfin fini avec toi, mon ennemi intime.

London Calling sans The Clash

Big up à Yougo pour la zolie imaze

Demain j’me casse chez les rosbeefs pour une dizaine de jours.

Et pour l’occasion un dispositif exceptionnel est mis en place. A côté de ce qui est prévu, le Téléthon c’est un spectacle de fin d’année de CP.

En fait je me suis dis que ce voyage ferait un bon sujet pour une série d’articles, centrés sur mon expérience de Londres, une ville qui est A-DA-PTÉE, PUTAIN !

Lesdits articles viendront après, forcément, pendant je serais trop occupé à faire des trucs m’voyez.

Par contre ce qui sera plus dans le vif, dans le mouvement de roue, ça va être mon compte Twitter !

Accessible en haut à droite de la page, là sur la droite. L’autre droite ! Voila c’est où j’ai marqué que j’avais une page facebook et un twitter. En français urbain. T’as trouvé ? Perfect !

Sinon mon « nom » de tweetos (j’y connais rien aux termes hypes ! Désolé d’avance) c’est ça, deux points, ouvrez les guillemets @riot_lny.

Et si t’as pas twitter ben tu peux les lire quand même !

J’vais plus ou moins faire un live, dans le sens où j’écrirais sous wifi, pour pas me ruiner.

Voilà, je crois que j’ai terminé !

Et surtout n’oubliez pas de…

C’t'important.

Love and Electric Wheelchair

J’m'étais perdu !

Youpi

Ouah la vache, ça fait une paye que je suis pas venu. Le dernier article date du… 25 mai 2013.

Ah oui quand même.

Alors la question centrale de cette situation particulière est bien entendu : Pourquoi ?

Pourquoi, toi, Handicapé Méchant, qui est tellement productif d’habitude, pourquoi tu n’as rien branlé pendant plus d’un an ?

Pourquoi nous avoir abandonné ? Hein ? Pourquoi ?! Réponds, enfoiré !

Profil type du lecteur énervé

Ola ola, on va se calmer ! Doucement, vous faites un petit peu peur là.

J’ai un mot du docteur. Y dit que je suis handicapé (le choc… :D ) . Alors soyez gentils.

Merde.

Si j’étais absent si longtemps, c’est pour une raison très simple. Il s’avère que pendant une période j’ai perdu la flamme. J’avais plus de mojo. J’avais plus de jus. J’étais fini ! Comme la Malysia Airlines quoi.

Croyez-moi c’est la vérité!

Voici, pour preuve, une photo de moi pendant cette période :

Ahem.

Enfin tout ça pour dire que je suis de retour ! Et pour de bon, alors remettez-vous en mode handicapé méchant, ça va chier dans l’ventilo !

Et pour bien se remettre dans l’ambiance, une merveilleuse chanson, un chef d’œuvre, L’handicapé.

C’es beau, hein?

Allez Peace & wheelchair

En fait, c’est ‘achement utile un myopathe !

Plantons le décor.

Durant le looong week-end du 8 mai j’ai eu l’occasion de participer à une glorieuse concentration amicale dans un gîte fort sympathique.

Une personne bien attentionnée  (et intentionnée), que je ne nommerai pas, amena un jambon de cochon-noir-espagnol-nourri-aux-glands pour que nous le partagions gaiement durant le grand repas que fut ce séjour.

Jusque là rien de bien fantabuleux me direz-vous.

Là où cette histoire devient intéressante c’est quand il a fallu trouver un endroit pour suspendre ledit jambon, afin de préparer la découpe !

Ayant, comme à chaque fois que je me déplace, besoin d’un attirail composé d’un bandeau, d’un arceau, d’attelles, d’un lève personne, d’un sur-matelas et accessoirement d’un fauteuil,  j’avais l’ustensile idéal pour la suspension d’un jambon de CNENAG.

Le lève personne ! Il suffit d’ôter le mécanisme de fixation du harnais et le tour est joué ! Dès lors il est clair que l’engin fut rebaptisé en lève-jambon…

Nan, franchement ! C’est limite de lard !


Bonus complètement jeté du jour :


Article Respect Mag Version Longue Director’s Cut.

Il y a quelques temps Respect Mag m’a demandé de leur faire un p’tit article pour leur numéro Hors Série de Novembre. Enthousiaste comme je suis j’ai écrit une version trop longue qui ne sera donc pas publiée (en plus de la bonne hein). Je pense néanmoins qu’elle a toute sa place ici. C’est un texte assez généraliste d’où le besoin de faire l’intro que je suis en train de faire, en direct live sous vos yeux ébahis et qui est finie dès ce point là –> . <–

Un jour une gentille « madame » questionne ma petite sœur sur sa famille. Au cours de la conversation elle dit «  J’ai un frère à l’université et mon frère il est en fauteuil » avec la tournure chaotique propre aux gamines. La dame, sans se poser de question est partie de la supposition que ma sœur avait deux frères, l’un à roulettes, l’autre qui fait des études. Or, il n’y a de frère que moi, l’étudiant en fauteuil.

Je crois que cette anecdote véridique illustre bien le problème central que beaucoup d’estropiés en tout genre connaissent. La perception du handicap est assez éloignée de la réalité.

Si on est dans un fauteuil la plupart des gens considèrent que le cerveau déconne aussi. Combien de fois des personnes aussi bien intentionnées que débiles m’ont gentiment passé la main dans les cheveux, me parlant comme à un demeuré pour se rendre compte finalement que, ouais, j’ai eu mon bac. Rien de plus jouissif que de les voir comprendre un peu tard que le fauteuil ne fait pas le handicap.

Les regards qui se posent sur moi sont variables, là on me prend pour déficient intellectuel, ici on ne comprend pas comment je peux être aussi joyeux, souriant, tout simplement heureux avec ce qui m’arrive. D’avoir grandi avec un handicap fait que pour moi la question du bonheur ne se pose pas et mieux que ça, la tristesse est une perte de temps. Les gens se disent qu’ils sont bien lotis et nous plaindre doit apporter une espèce de satisfaction judéo-chrétienne à la con. Le paradis est assuré pour les compatissants. Eh bien, j’avoue, la compassion, moi, ça me débecte. Voir n’importe quel passant me regarder l’œil luisant de bons sentiments et de tristesse, soulagé de n’être pas à ma place me donne des envies de meurtre. Et le pire du pire c’est que ce même genre de personnes, dans une file pour une attraction, une queue pour un ciné ou autre me marchera dessus pour me passer devant. Dès que l’intérêt du valide neuneu est en jeu c’est : dégagez les infirmes. Plaindre le myopathe du village évite de s’interroger sur l’accessibilité dudit village « Oh le pauvre, il est handicapé, oh le pauvre, il ne peut pas circuler dans le village, oh le pauvre il… Gérard mets la deux s’il te plaît c’est l’heure des infos… ». La bonne conscience ne me fait pas passer les trottoirs.

Mais la compassion dure un temps. Dès qu’un handicapé tend à vouloir critiquer sa situation, il devient des plus emmerdant. Souvent, quand je réclame, avec impudence, l’application stricte de mes droits les plus élémentaires comme, l’accès à l’éducation ou à l’autonomie, très vite je sens que je gêne. Je suis sorti de mon rôle du mignon petit handicapé docile qui prend ce qu’on lui donne et qui remercie qu’on daigne lui accorder du temps. Et cette sortie du rôle attendu est sévèrement punie, le rejet survient et les responsables de ceci ou de cela prennent l’air le plus condescendant possible pour expliquer au con inconscient que je suis l’impossibilité de sa demande.

L’handicapé doit être gentil, s’il n’est pas gentil : tout s’écroule. Dès qu’il s’exprime, dès qu’il se bat pour ne plus être discriminé, incompris, rangé dans une case, le pauvre petit éclopé dont le paradis est assuré, alors là il devient méchant, très méchant-vilain-pas beau.

Eh bien soit, méchant, je suis et je resterai.

Voilà !

Bonus sorti du nulle part :

Trucs #1

Ça fait plus d’un mois que j’ai rien écris mais cette fois et uniquement cette fois j’ai une excuse. Mais une vraie excuse parce que j’avais des partiels… Et ouais des fois on bosse à la fac aussi surprenant que ça puisse paraître :p.

Or donc je vais reprendre du service le temps que je trouve de quoi parler.

Premier truc:

Pour patienter allez donc écouter ça :

Emission sur le handicap enregistrée par des crypto-gauchistes.

C’est super intéressant parce que y’a des handicapés dedans et tout. Plus sérieusement ça donne un aperçu de la difficulté d’être handicapé ET homo, réalité que je ne connais que théoriquement. Mais ça parle pas que de ça, les interviews de vrais handicapés de la vraie vie réelle sont très instructifs. Notamment sur la problématique du travail chose que je ne connais, encore, que théoriquement… pourvu qu’ça dure ! Et aussi sur un tas d’autres sujets.

Deuxième truc :

Maintenant que la gauche (il paraît) est au pouvoir je me suis dis que j’allais voir ce que ce glorieux camp social proposait pour les à roulettes (et autre zhandicaps). Allez pour lire en mots socialistes.

De prime abord y’a des bonnes idées.

–> Rendre accessible les administrations publiques

–> Créer de véritables métiers d’accompagnement

–> Augmentation des allocations adulte handicapé.

Jusque là rien à dire mais comme d’hab’ pour les réformistes ça parle de quotas (notamment renforcer les 6 % d’handicapés dans les entreprises). Ils parlent aussi d’un volet handicap à insérer dans toutes les lois. Le nom fait rêver mais faut pas chercher de définition y’en a pas. Ils proposent aussi de renforcer le statut des aidants familiaux en permettant formation et congés. Personnellement je le mets pas dans les bonnes idées. Former les familles c’est quand même une façon pour l’Etat de se débarrasser de la « charge ».

A voir donc mais si tout se passe comme d’habitude ces beaux projets vont passer après le redressement-nécessaire-de-notre-glorieuse-république. Comment ça je suis pessimiste ? Moi ? naaan y’a erreur sur la personne.

A la prochaine !

ça c’est juste pour le fun mais le texte est ultra profond et fin :D

Dessin de Siné

Le plus anarchiste de mes dessins…

Un merci à Siné.

Et voila c’est le dernier, pour l’instant…

Siné clôt la diffusion de tout ces dessins formidables, faits par des dessinateurs plein de talent et, ma foi,  forts sympathiques de m’avoir suivi dans mes idées saugrenues.

Dessin Edika

Maintenant un nouveau dessin !

Celui là vous l’avez forcément reconnu, c’est de Edika, lisible sur Fluide Glacial entre autres. Absurde comme à son habitude et très drôle…

Un grand merci à Edika.

Comme d’habitude le prochain super dessin est dans un mois…

Dessin de Berth

Voici le second dessin de la série,

C’est un dessin de l’excellent Berth dont on peut admirer le travail dans nombre de magazines et journaux comme allant de CQFD à Spirou…

Merci beaucoup m’sieur Berth !

La suite dans un mois… ^^

Accion Mutante

Petite note pour le plaisir.

C’est la vidéo du clip d’Accion Mutante du groupe Def con dos. C’est la BO du film du même nom, réalisé par Alex de la Iglesia. Le scénario est super original. C’est en gros l’histoire de terroristes handicapés qui se battent pour l’acceptation de leurs différences dans un monde futuriste et élitiste. Le ton est totalement décalé, et les handicapés sont aussi cons que leurs ennemis…

Ce film à joué un rôle important dans la création de ce blog. D’ailleurs l’image collée au titre du blog en vient.

Les paroles de la chanson pour suivre

Et la traduction à l’arrache (si ya des gens qui comprennent mieux l’Espagnol que moi n’hésitez pas à me corriger) :

Voyez nous sommes encore là
Voyez nous sommes encore là
Action, vengeance, violence, progrès
Armé de conscience nous assumons le défi

Nous vengeons les victimes de la montagne Taigeto
Justice aveugle, justice en braille
Pour les affronts et les mutilations elle a commencé la danse
Nous empalons les culturistes, nous brûlons les gymnastes

Dans le sauna ils cuisent, ce sont des vers
et avec des lampes dans le scrotum des cyclistes (??)
Nous nous subornons à tendre des cordes de funambules
Nous sommes dangereux, nous sommes des guérilleros
Terroristes dilettantes
tu peux trembler en attendant
ceci n’est pas un jeu
C’est action mutante
Un esprit sain dans un corps malsain
Un esprit sain dans un corps malsain
Cette consigne nous maintient tous unis

Mutilation obligatoire, amputation pour règle
Il reste interdit d’être un homme entier
Boiteux, siamois, paralysés, aveugles
Unis pour la cause, nous gagnerons ensemble
Le capitaine Silver et Griffe d’acier
nous arrivons orgueilleux, suivant leurs pas
Nous pourrons être des roi, baiser sans repos
Nous pourrons être des héros sans jambes, ni mains
Nous sommes dangereux, nous sommes des guérilleros
des terroristes dilettantes
tu peux trembler en attendant
ceci n’est pas un jeu,
es ACCION MUTANTE. C’est Action Mutante
Fais comme Johnny et prend un fusil
Fais comme Johnny et prend un fusil
Nous tuons les jolies filles avec ou sans toi
Empoigne les bras, vivent les moignons !

Prothèse en hauteur,  encore plus d’amputations

Violence orgueilleuse et injustifiée

Viole des danseuses, des joueuses de tennis et des bonnes
Graisse ton fauteuil, aiguise ta béquille
Change tes bons pour une mitraillette
Romps tes chaines, il n’y a déjà plus de grilles,
C’est l’heure de la peur et de la paralysie
Nous sommes dangereux, nous sommes des guérilleros
Des terroristes dilettantes
tu peux trembler en attendant
ceci n’est pas un jeu
C’est Action mutante !

Comme quoi le handicap et la lutte révolutionnaire ce n’est pas un sujet tabou pour tout le monde. Ce film subversif et hilarant est à mettre entre toutes les mains. En vente chez tous les bons vendeurs de DVD…

Hasta la victoria siempre !

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