Les gens sont toujours surpris que je me moque de mon handicap. C’est pas évident dans notre culture judéo-chrétienne (aussi anar qu’on soit on est imprégné) de se moquer des handicapés.  Si on peut en rire ça dédramatise, et c’est salutaire. Le handicap ne doit en aucun cas échapper à l’humour. On rit bien de la shoah (de moins en moins c’est vrai) et on peut pas dire que ce fût joyeux loin de là. Certains humoristes s’y risquent mais c’est rare. Le seul que je connais, c’est Albert Dupontel. Ils se moquent plus facilement des trisomiques (avec les scandales qu’on connaît) que les « à roulettes ». Pourtant ça ferait du bien, histoire de montrer qu’on fait partie de cette société. Mettre les handicapés comme intouchables nuit à la non-exclusion. Ça permet en quelque sorte de les sortir du jeu. Si on se moque d’une partie de la population elle existe. Les handicapés sont invisibles, c’est clair, mais ça va peut-être bien changer…

Les anges ne sont que des pervers polymorphes...

J’ai quand même l’impression de prêcher dans le désert tellement c’est tabou. Ça m’est arrivé de choquer des connaissances trop « gentilles » pour ne faire que penser des horreurs.

Je dis pas non plus que tout humour sur le handicap est intéressant. Y a des cons là aussi, comme une fois dans Charlie Hebdo, où ils représentent un myopathe avec un casque et tout baveux… Faire de l’humour en confondant les différents handicap c’est ridicule. Et il faut pas non plus que ça serve pour faire passer des messages de merde.

C’est aux handicapés concernés de faire bouger les choses, pas qu’aux valides.

Il ne faut quand même pas oublier que cet humour noir sur le handicap se base sur une réalité pas franchement joyeuse et souvent difficile. Mais c’est pas une raison pour mettre un tabou. L’ordre moral nuit à l’évolution des mentalités. C’est d’ailleurs sur ça que se base l’humour noir. C’est rire de choses pas drôles…

C’est quand même un soucis, pasque l’humour noir c’est extra.

Je fais de la provocation c’est vrai mais je crois que si on choque pas un minimum on active pas la réflexion chez l’autre.