Assistanat sexuel : voie de garage à fauteuils…
- Samedi 23 mars 2013
- Publie dans "Actualité . Coup de gueule . Sujet de société."
- Par handicapé-méchant
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Actuellement l’assistance sexuelle est un sujet de débats importants dans le milieu du handicap. J’ai l’impression que le discours dominant sur cette question est plutôt dans le sens de l’application en France de ce dispositif, pour l’instant illégal.
Je suis foncièrement contre. Je ne suis pas le seul à penser ça, hein, mais je pense que cette position doit être affirmée le plus souvent possible. Une prise de position intéressante ici sur Rue 89 et là sur le blog Célinextenso.
Bon alors pourquoi je suis contre, hein, pourquoi ?
Pour un tas de raisons ultra sérieuses et tout.
On peut se demander en quoi l’A.S (ouais je suis fainéant!) diffère de la prostitution. Le principe est quand même de payer des gens pour accomplir des actes sexuels sur une autre personne. Bon okay seront pas payé-es à la tâche, il n’y aura pas la pression d’un mac, cela ne sera pas à l’origine de grands trafics de chair humaine, mais au fond le principe, lui, est celui de la prostitution.
Ce qui est le plus frappant là-dedans, c’est que la plupart des handis qui demandent la mise en place de l’A.S sont des hommes, le plus souvent hétéros. Je ne vois pas comment la mise en place de l’A.S pourrait lutter efficacement contre la reproduction de l’oppression patriarcale. Il est aussi clair que le terme d’assistantes sexuelles est nettement plus utilisé que le terme d’assistant sexuel. D’ailleurs ce constat peut se faire quand on voit l’interview de Eric Fassin dans Libé. L’utilisation du terme de « sexualité pour tous », la non-féminisation du terme de handicapé ne sont pas anodins.
Il semblerait encore une fois que la sexualité féminine ne fasse pas partie des préoccupations. Ce qui n’est pas franchement nouveau ni étonnant. Cela va aussi de paire avec l’idée foireuse que les hommes ont des « besoins » à assouvir.
D’ailleurs cela rejoint un autre argument avancé par les pro-A.S, qui est que la sexualité est un droit et que son accès doit être garanti aux handicapé-e-s. Je ne suis pas persuadé que cela soit un besoin vital. Certes une sexualité épanouie fait partie du bien-être mais de là à l’inscrire comme un droit de l’humain cela me paraît quelque peu exagéré. Cette idée appelle une autre interrogation. Comment se fait il que les difficultés sexuelles des handicapé-e-s soit l’origine d’un projet comme l’A.S ? Cela voudrait il dire qu’il n’y a que nous qui sommes dans cette situation? Que les valides qui sont seuls, dans un état de manque affectif et sexuel n’ont qu’à aller aux putes ? Que le handicap est la seule raison qui vaille pour chercher à arranger la situation ?
Bah, leur sexualité charitable à la mord moi le noeud (z’auront le droit de faire ça les assistant-e-s ou bien ? ) ils peuvent se la garder. Nous les pauvres petit-e-s à roulettes, incapables de nous tripoter seul-e-s devant un porno (ou devant rien, imagination quand tu nous tiens !), victimes de notre incapacité masturbatoire sommes les seules dignes d’être sauvé-es ! Loués soient les nouveaux prêtres de la sexualité étatique, standardisée et aseptisée. Quel futur !
Séparer la sexualité de son caractère excitant, la voir comme un acte médical nécessaire détruit à mon sens l’intérêt du bidule. Surtout que si on voit l’A.S comme une aide à la masturbation, cela limite fortement l’accès à la sexualité, qui est multiforme.
Inscrire ça comme la sexualité à laquelle nous avons droit me file la gerbe. C’est un pis-aller, une voie de garage finale pour les handis. C’est un droit au rabais qu’on essaye de nous vendre. Cela va être une raison de plus pour nous faire la fermer. « De quoi vous vous plaignez !? Vous avez l’A.S pour baiser non ?? Alors faites pas chier avec votre égalité ! ». L’A.S évite de se poser les vraies questions à mon avis. Le pourquoi de la dèche sexuelle dans laquelle nombre d’handis se trouvent n’est pas cherché. On nous donne la solution qui évite au maximum de s’interroger sur notre société.
Une sexualité à deux vitesses en somme ! Et ben moi je l’emmerde leur sexualité adaptée ! J’ai pas besoin de l’aide de professionnel-le-s pour m’amuser. Certes des tas d’handis n’ont pas la vie que j’ai, hors des mouroirs institutionnels. Mais pour moi apporter aux handis enfermés un dispositif sexuel adapté renforce la marginalisation.
Un autre problème apparaît avec l’A.S, c’est l’idée qu’il existe UNE sexualité, à laquelle nous avons droit. Elle sera spécifiée, codifiée si l’A.S est mis en place. Sauf que, qui va décider de ce qu’est la sexualité acceptable ? Je veux dire chacun son truc quoi. L’acte sera-t-il lié à la préférence sexuelle ? Visiblement pas, vu que les pro-A.S considère l’acte sexuel comme détaché de l’affectif, un acte tout simplement médical. Une sexualité selon les normes de notre société bourgeoise ne m’intéresse pas. Et les handis adeptes de bondage ou de sexe SM feront quoi ? Va y’avoir des formations cordes au sein de la future A.S ? Spécialisation cire chaude ? Nan, plus sérieusement c’est vraiment quelque chose qui m’inquiète.
Je crois vraiment que l’A.S n’est pas la bonne solution pour garantir l’accès plus vaste à une sexualité digne pour les handis. Ceux qui voient justement en l’A.S une voie digne je leur dirais qu’ils se trompent mais genre vachtement très. Où est la dignité à réserver ses heures de masturbation, prendre rendez-vous etc. Quelle dignité à se faire tripoter la nouille (ou le clitoris) par un-e travailleur en fin de journée de taf ? Une main sur le pubis l’autre cachant un bâillement… Non, franchement cette société future me fait vraiment, vraiment envie, y’a pas à dire…
D’ailleurs pour rejoindre l’auteur de Rue 89 je pense qu’il serait intéressant que les ergothérapeutes et les fabricants de sex-toys s’intéressent à l’adaptation des jouets. Quitte à avoir besoin d’aide pour installer l’engin mais pour enfin prendre son pied seul-e-s, avec nos images dans notre tête, tranquilles quoi ! Surtout que je suis sûr qu’il y aurait un foutu marché ! Des solutions existent, mais l’A.S est pour moi la pire.
Quand va on vraiment de dire que la société toute entière doit bouger pour mieux nous accepter ? Qu’enfin la majorité des valides comprennent que nous sommes toustes des partenaires potentiel-es ? Que la sexualité peut être super même quand le mec est pas dessus et qu’il a pas de beaux muscles saillants, même quand les filles ne sont pas taillées comme des (Klaus) Barbies ?
Valides et valides, va falloir se rendre compte qu’il existe plusieurs voies qui amènent au plaisir ! Ouais exactement comme dans Intouchables ! Va falloir s’ouvrir la tête. Il paraît que la contrainte est source d’innovations en plus, c’pas génial ?
Alors quoi z’attendez quoi pour nous draguer, merde !
Peace.
(Je tiens à remercier Motorhead, Twisted Sisters, et Otis Redding pour leurs participations à cet article, vazy clique sur les liens tsé )
Merci pour cet article, il met des mots sur un peu tout ce qui me dérange à propos des AS pour handicapés.
Sur twitter j’avais fait remarquer que les AS c’était un peu admettre et ériger en norme le fait que les handicapés ne pouvaient pas avoir de partenaires sexuelles librement consentantes. Ce à quoi quelqu’un (une soi-disant féministe en plus…) m’avait répondu un truc genre « ben t’as qu’à coucher avec un handicapé alors ». Je lui ai répondu que je coucherai jamais avec quelqu’un PARCE QUE il est handicapé, pas plus que je ne couche avec quelqu’un parce qu’il ne l’est pas… J’ai eu droit à des remarques super blessantes et connes genre « ho l’hypocrite elle prétend qu’elle coucherait avec un handicapé ». Mais heu va te faire foutre? Le pire c’est que depuis j’ai rencontré 2 ou 3 réactions aussi dans le même genre. Je suis sidérée que les gens aient un tel mépris à la fois pour les handicapés, pour le femmes, pour le sexe…
Bienvenue sur ce blog l’elfe ! Et merci de ton commentaire !
Et euh ton expérience est très instructive ! C’est une excellente preuve de ce que les handis vivent !On nous considère trop souvent comme inapte à avoir une sexualité épanouie ! Et l’AS risque grandement de favoriser une sexualité à deux vitesses.
« je n’aime pas que tu attaques tes contradicteurs de façon personnelle » ok je voie le genre…elle ma juger sur ma vie je me permet donc de me juger sur la sienne, c’est elle qui est venu répondre de manière sarcastique puis agressif sur mon commentaire. mais bien sur JE suis la grande méchante. merci de cette si belle impartialité bye.
(ne chercher pas a répondre je reviendrai pas)
(c’est pour ça que j’ai bien était cru dans mon texte)
J’ai mal choisi mon mot. Aimer n’était pas le bon verbe, c’était désirer. On peut vouloir être désiré-e pour autre chose que son apparence, c’est même ce qui se passe la plupart du temps, même les simples plans sexe vont au-delà de la plastique.
Je trouve ta vision profondément sordide et dévalorisante. Si t’es handicapé-e (ou moche), c’est A.S.(mais, t’es d’accord avec HM, c’est pas la solution) ou fétichiste (t’aimerais ça toi, coucher avec quelqu’un-e qui le ferait pour telle ou telle de tes particularités physiques ?) ou entre soi. Je suppose que tu es valide ? Et que tu n’envisages pas une seconde de faire l’amour avec une personne handicapée (je pourrais aussi le dire avec des mots crus, ça fait trop trop libéré-e) alors bon, c’est cool, tu leur donnes des conseils pour pas être frustré-es.
Personne peut donner de conseils (surtout aussi nuls), là, faut juste s’interroger sur NOTRE (chacun-e d’entre nous) rapport aux corps non conformes.
oulala sa sent la bonne frustré.
1 tu connait rien de ma vie alors les « et toi? » « tu aimerais? » tu peu te les garder (surtout que les réponse vont pas te plaire)
de tout ce que je dit tu n’es pas d’accord…BEN JUSTEMENT (putain tu est handicapé aveugle?) si t’aime pas ça pourquoi t’es pour l’AS?
PS: tu me fait tellement rire avec tes supposition sur ma vie.
si tu veux du sexe juste pour du sexe et rien que du sexe (donc l’AS) je dit qu’il y a d’autre solution que de prendre une pute (appelons un chat un chat) et de dégradé l’image de la femme.
et de plus c’est pas parce qu’une personne et attiré physiquement par toi qu’elle ne va faire qu’attention a ça et ne va pas te choisir en fonction de ton intelligence (mais vu la tienne normale que tu trouve pas)
a moins que tu choisisse que des personne qui te trouve horriblement moche (comme ça t’es sur qu’il t’aimera pour ton inter-rieur)
Petite précision, je ne pense pas que Christine soit pour l’AS, t’as mal lu. Ensuite je n’aime pas tu attaques tes contradicteurs de façon personnelle. Fais y gaffe donc !
bien d’accord mais certains passage aurait mérité d’être plus développé.
——–
un jours j’ai vu un reportage sur une femme légèrement obèse qui refuser de rencontré des hommes sur des sites de femmes rondes car elle ne voulais pas d’un « fétichiste bizarre ».
et je me suis demander ce que c’était que ce délire.
elle ne veux pas d’un fétichiste=homme qui aime les rondeur donc elle veux un mec qui n’aime pas ce qu’elle est parce qu’elle veux un mec « normal »?
elle ne voulait d’ailleurs pas d’un homme avec un poile de graisse…mais elle par contre elle voulait ce faire accepter (sans accepter les autres)
et c’est là que je comprend pas pour les handicapé.
je dit pas que c’est facile mais y a des site pour « baisé » entre handicapé et/ou valide. ils y a des fétichistes qui seraient très contents de vous la secouer gratuitement et dans tout ceux qui se plaigne de pas avoir de sexe je suis sur qu’il n’on pas essayer car
fétichiste = sale, bizarre, underground ect…
certain pourrons me répondre qu’il y a la peur de ce faire agresser ect…mais ça c’est valable pour les valide aussi. faut prendre le risque et ces précaution.
après un grand nombres ne veulent pas d’un(e) autres handicapé ce que je trouve complètement débile. même si c’est pas la plus pratique il faut considéré cette option (comme vous vous demander au valide de la considéré)
Ben, on peut avoir envie d’être aimé-e pour autre chose que son apparence.
Son intelligence par exemple… Non, j’déconne.
ben justement là on parle de droit au sexe sans aucun sentiment. l’A.S va pas vous choisir pour votre intelligence
Et bien moi je suis d’accord avec les deux points de vue. Oui l’amour est question de sensualité, de sentiments, mais il est vrai que ne pas avoir vécu de relation avant de mourir c’est triste, et c’est un des arguments qui fait que je me bats pour l’AS.
Je pense qu’il est facile de dire que la sexualité n’est pas un droit lorsqu’on peut s’y adonner sans trop de soucis ou du moins avec moins de soucis que d’autres.
Il n’empêche que pendant que l’on discute, des handicapé(e)s meurent sans avoir jamais été touché d’une autre manière que médicalement et que c’est la seule population qui est privée de ce DROIT légitime (et oui, même le dernier des salops en prison peut se branler s’il le veut).
Je continue à penser que la sexualité n’est pas un droit. Ensuite des solutions, j’en propose . Et l’assistanat sexuel n’en est pas une pour moi. Je nie pas du tout le problème que l’accès à la sexualité pose. Et l’assistanat sexuel pour moi reste un acte qui va continuer à nous maintenir dans la sphère médicale. Parce que si on considère le sexe comme un besoin comme les autres les moyens d’y remédier vont pas être franchement jouissifs ! Le sexe c’est pas un affaire de sensualité à un moment ?
J’ avoue que l’idée des sex-toys adaptés est intéressante, même moi je n’y avais pas pensé.
Mais quand tu sais qu’aujourd’hui, certain(e)s AVS (Auxiliaire de Vie Sociale) refusent et ou ne sont pas habilitées à faire prendre la douche et à savonner les personnes handis qui en ont besoin, je pense que la plupart des AVS refuseront d’aider un handi à se servir d’un sex-toy, d’autant plus si cette personne handi ne peut se servir de ses mains et que c’est l’AVS qui doit faire les mouvements. En ce cas ne pensez-vous pas que l’AS puisse être une solution viable?
@ Ashem: Evidemment, je me doute que tu sais à qui s’adresserait l’AS si elle était mise en place. Si je précise ça c’est uniquement pour poser les bases du débat et pour que tout le monde est un maximum d’arguments.
Ensuite, en ce qui concerne le long extrait de mon texte « Handicap et révolution » traitant de l’AS, il n’est pas uniquement là pour tenter de démontrer que l’AS n’est pas de la prostitution. En fait ce que j’ai également voulu dire c’est que le problème de l’AS ne se résume pas à la question de prostitution, tout comme la question de la prostitution ne se résume pas à l’équation « sexe + argent = prostitution » comme voudrait nous le faire croire certain(e)s féministes, et comme tu sembles y adhérer . Il y a également d’autres facteurs qui rentre en jeu. Donc analyser la question de l’AS à travers le prisme de la prostitution me semble être une voix éronnée fermant la porte à tout débat de fond.
Pour moi l’AS et la prostitution sont deux choses TOTALEMENT séparées, et j’affirme, ne t’en déplaise Christine, qu’on peut très bien être anti-sexiste et avoir une pensée anti-patriarcale tout en étant pro-AS!
Il est d’ailleurs assez rigolo qu’on me dise que ma pensée est pétrie de charité chrétienne quand je dis que l’AS pourrait être donnée bénévolement, alors que pour moi, s’il y a une relation sexuelle centrée sur des sentiments positifs, alors il y aura de l’amour.Et c’est d’autant plus drôle de m’entendre répliquée ça quand on sait que la mère de la pensée abolitionniste est une américaine ultra croyante
!
Concernant le fait que la demande d’AS soit essentiellement masculine, j’ai déjà répondu, et il ne faudrait quand même pas nier totalement la demande féminine, car elle existe….
« Et c’est d’autant plus drôle de m’entendre répliquée ça quand on sait que la mère de la pensée abolitionniste est une américaine ultra croyante » Procédé classique de tentative de disqualifier une idée en arguant qu’elle est partagée par des gens pas bien. Y’a des abolitionnistes coincé-es du cul, et des abolitionnistes révolutionnaires… Pas les mêmes raisons, pas les mêmes arguments, pas de points communs.
Les premières suffragettes étaient membres des Ligues de Tempérances ultra croyantes et ultra moralisatrices ! Et pourtant le droit de vote des femmes doit il être remis en cause ? Je ne crois pas ! Je nie pas la demande féminine ! Juste je regarde la réalité en face, c’est plus les mecs qui demandent ça ^^.
Juste… ce débat est très intéressant et je vais pas encore me positionner j’ai pas tous les arguments. (je rejoindrais plutôt la position de l’auteur de ce blog…)
Par contre sur le STRASS. Quand 30 prostitués roumaines se font tabasser par des keufs faudrait rien faire parce que c’est bien fait elles ont qu’à pas se prostituer ? Je suis abolitionniste de la prostitution mais défendre les prostitués n’est pas être un affreux sexiste réac petit-bourgeois. Tout comme on peut défendre une lutte salariale en voulant abolir le salariat. Donc non le STRASS c’est pas des réacs, faut les rencontrer avant de dire n’importe quoi. D’ailleurs z’ont refusé de syndiquer Ovidie parce qu’elle est patronne.
Bah ! Je reste anti-STRASS et pro nid ! Je suis abolitionniste donc mes ennemis sont les macs (et leurs variantes plus ou moins légales) et les clients ! Je défend donc les prostituées. Et quand elles se font tabasser par les keufs ben je les défend mais pas au niveau de leur « métier » mais plutôt au niveau de leur basique dignité humaine! Mais le débat ici n’est pas sur la prostitution me semble-t-il
Salut camarade!
Je réponds à tes deux premiers argument ici:
« Or, le lieu commun est de croire que la plupart des prostitué(e)s sont exploité(e)s par des proxénètes. Mais à l’image de ceux mis en place en Suisse, en Belgique, en Allemagne et en Hollande, les assistant(e)s sexuel(le)s français(es) seront des personnes volontaires, travaillant essentiellement dans le milieu médical, ce qui garantira leur indépendance financière et qui connaîtront ainsi les pathologies liées au handicap. Ainsi, l’argent ne sera donc pas l’élément de motivation premier des assistant(e)s sexuel(le)s qui bénéficieront également d’une formation médicale de 500 heures, concernant les besoins sexuels des personnes handicapées. Du fait que l’argent généré par l’assistance sexuelle ne constituant pas les principaux revenus de ces personnes, l’argent pourrait être supprimé. De plus cette assistance ne s’adresserait qu’aux personnes très lourdement handicapées. Ces quelques précisions permettent de différencier la prostitution de l’assistance sexuelle. Cependant si à ce jour les partisans de l’assistance sexuelle demandent une exception à la loi, ce n’est pas pour rapprocher l’assistance sexuelle de la prostitution, mais bien parce qu’aujourd’hui tout intermédiaire entre la personne handicapée et l’assistant(e) sexuel(le) est considérée comme proxénète.
S’il est vrai que la demande pour une assistance sexuelle est essentiellement masculine et s’adresse donc en priorité aux femmes, ce qui reproduit le schéma de l’exploitation patriarcale, il me paraît absurde d’en tenir les personnes handicapées pour responsables, car la grande majorité d’entre nous, du fait du combat quotidien qu’ils et elles doivent mener pour survivre au sein du capitalisme, ne sont pas politisés. Cependant l’absence de l’affirmation des besoins sexuels féminins peut être éclairée par plusieurs éléments, car en plus de devoir, comme toute les femmes, faire face au sexisme régnant dans nos sociétés et qui s’exprime dans la publicité, les magazines, les religions, le monde du travail ou les insultes , la femme handicapée doit affronter « la tyrannie de la norme et de la normalité » (8), qui voit en elle une femme diminuée incapable d’avoir des enfants et de s’en occuper. S’il est communément admis qu’en France une femme sur dix est victime d’agressions sexuelles ou de maltraitance dans son milieu familial, ce qu’on sait moins par contre c’est qu’une femme handicapée sur trois doit faire face à ce type de violence au sein de sa famille et il en est de même dans les institutions (9). Ces violences familiales et institutionnelles peuvent s’expliquées de différentes manières: du fait de leur handicap ces femmes sont souvent plus fragile et plus dépendantes que les autres ce qui mène souvent à la surprotection, ainsi elles n’ont pas appris à dire non et se sentent coupables de ce qui arrivent. La dépendance induite par le handicap est également souvent retourné contre ces femmes par les personnes qui abusent d’elles et, ayant une mobilité considérablement réduite, elles ne peuvent pas agir aussi aisément que les femmes valides, aussi bien physiquement que juridiquement, contre les actes de leurs agresseurs car elles ne sont pas prises au sérieux par les autorités compétentes (10). Malheureusement, le mépris et la violence envers la sexualité des personnes handicapées existent aussi dans d’autres pays…(11) »
http://anarchietotale.free.fr/Handicapetrevolution.html
Mais comme tout le monde dans ce débat tu sembles mettre la charrue avant les bœufs puisqu’avant de parler de prostitution, il faudrait se rappeler que l’A.S si elle est mise en place, devrait être destinée à des handiEs ne pouvant même pas se servir de leurs mains…
L’AS telle qu’elle est défendue concerne bien plus que l’aide à la masturbation (compenser le manque de mains).
D’ailleurs le pape de cette revendication, Marcel Nuss, est pro-prostitution, défend l’utilisation de ce qu’il appelle des escort girls et bosse avec le STRASS (l’organisation des petits entrepreneurs en prostitution).
L’aide à la masturbation par le positionnement d’un sex-toy relève de l’assistance de vie. Faut seulement (heu…) que l’objet existe et que la « société » se décoince
Je ne vois pas en quoi le fait que les A.S auraient une formation médicale modifierait le fait que ce soit de la prostitution. Accomplir des gestes sexuels n’est pas anodin, ce n’est pas un métier. Pis quand tu dis que l’argent pourrait être supprimé ça me plaît pas non plus quoi. Du bénévolat sexuel ? Ptain ça fait charité chrétienne que ça en peut plus. La sexualité ne demande pas une formation ! Et nous ne somme pas un « public spécialisé de la sexualité ». Franchement pour moi l’idée de l’A.S c’est un nouveau moyen de nous faire disparaître. Je ne rend pas les handis responsables mais je ne voit pas non plus en quoi le fait d’être handi autorise à être con. Tous les handis ne sont pas mes amis politiques. Pour moi le fait que la demande soit quasi exclusivement masculine montre la fragilité structurelle de l’idée d’A.S. C’est la dernière idée que l’on devrait avoir, pas la principale. Je sais pour qui l’A.S devrait être mise en place. Je ne parle pas que de prostitution. Le problème est que notre société est trop coincée, que nombre de valides ne voient pas dans les handis des partenaires potentiels. Il y a d’autres solutions pour les handis qui ne peuvent pas user de leurs mains. Je pense que l’idée des jouets adaptés est intéressante. Le problème principal pour moi est l’idée de former des gens à accomplir des gestes sexuels, qui ne sont pas des soins. La mécanisation de la sexualité est craignos. Et toi tu vois l’A.S comme ça mais je t’assure que bien des personnes voient l’A.S de façon plus large, pas uniquement pour la masturbation. Je crois pas que les handis aient besoin d’auxiliaires de baise…
« Je crois pas que les handis aient besoin d’auxiliaires de baise… »
Est-ce qu’on leur a seulement posé la question un jour ? je veut dire : d’où est-ce que ça sort « en vrai », ce projet de loi ? enfin merde : QUI parle, et d’où, dans cette histoire ?
Je demande, hein ? parce que j’en sais vraiment rien, au fond…
Certains handis demandent cette solution depuis un moment. Après on peut aussi faire confiance aux politiques pour créer une loi bien pensante ! Enfin ce sujet prouve que le front uni des handis de tout pays n’existe pas :p
« Je ne vois pas comment la mise en place de l’A.S pourrait lutter efficacement contre la reproduction de l’oppression patriarcale. »
Certes, au contraire. Mais aucun défenseur de cette idée ne prétend vouloir s’attaquer au patriarcat.
C’est donc un argument supplémentaire pour que je rejette l’A.S. En plus les pros disent que c’est différent de la prostitution, or pour moi c’est bel est bien la continuité d’un système d’oppression.