L’accident bête

Oh joie, oh allégresse, le Gouver-nous-ment à lancé sa nouvelle campagne de prévention routière, intitulée Onde de choc, elle entend nous faire comprendre, que les accidents de la route ça ne touche pas que les premiers concernés.

J’ai regardé la vidéo.

Je suis tout énervé.

C’est l’histoire d’Etienne qui va avoir un accident. Etienne va mourir, ce qui est quand même fâcheux, on va pas se mentir.

Etienne rentre sauvagement dans la voiture de notre amie Sophie. Sophie elle ne va pas mourir.

MAIS SON SORT SERA TELLEMENT PIRE

En effet Sophie va devenir, brrr, handicapée.

Je vais passer sur l’aspect visuel de la vidéo, super dark, super triste, avec un fond noir et une voix tellement angoissante que c’est pas possible.

Je vais me concentrer sur le contenu, le merveilleux texte qui étaye cette magnifique oeuvre visuelle.

Sur Sophie, donc, qui a les jambes à jamais endormies. Et son entourage.

On commence par papounet. Lui il va carrément tout sacrifier pour la refaire marcher. Sûrement du temps, vu que Sophie va être suivie par des médecins d’hôpitaux publics, qui seront remboursés dans le cadre d’une Affection Longue Durée. Et pis une fois que les médecins diront : « Ce n’est pas possible », le papa au lieu de casser les essieux à sa fille pour la remettre debout, il va gentiment lui filer un coup de main pour la paperasse MDPH, et il choisira le fauteuil le plus classe de l’univers pour sa fifille adorée, ça sera du temps bien utilisé bordel !

Ensuite donc le poncif de la maman, qui au lieu de se battre (ok connement pour le père) va être plutôt hantée, genre revivre encore et encore les premiers pas de sa fille. Pour toujours. Rien d’autre. Elle pourrait revivre le futur mariage de sa fille (Imaginons !), ou la réussite de son doctorat tavu.

Attention ! Retour du petit ami ! Il la demande en mariage (vous voyez !). Ah euh non pardon.

« Elle refusera (silence dramatique), par amour… »

Quoi, euh, hein ?

Là je crois qu’on atteint le top du top du naze complet. Donc la nana pour épargner la souffrance de son futur époux et l’atroce difficulté de vivre avec un être tellement amoindri,  préfère refuser de l’épouser. Et elle affrontera seule, l’abomination de son corps brisé.

C’est ça le foutu message du gouvernement ! Le handicap c’est la fin de tout, c’est pire que la mort, pire que perdre son gosse, c’est la déchéance, le gouffre infini de la douleur. La boîte de pandore sans l’espoir dedans. Faites pas les con-n-es sur la route, vous risquez de rejoindre la troupe des freaks.

Encore une fois je ne nie pas l’intérêt de prévenir les accidents de la route. Mais c’est pas comme si les personnes en situation de handicap n’étaient victimes d’une représentation biaisée de leur situation.

Sont-ils, encore, obligés d’en rajouter ? Sont ils obligés d’assimiler le handicap à la fin de tout, à la mort de l’être ? C’est affligeant, débile, dangereux.

A vomir.

Ivre, Nicole Ferroni écrit une chronique.

Aujourd’hui, j’ai écouté une chronique d’une humoriste que j’apprécie, Nicole Ferroni. Une chronique du 2 décembre 2015.

Cette chronique précisément :

J’ai été fort surpris par les émotions qu’elle a provoqué chez moi, de bon matin, en ce jour de Saint-Myopathe.

Que dire face à autant de mièvrerie ? De bons sentiments visqueux comme du caramel, qui dégoulinent de cette chronique ? Face à ce validisme dégueulasse, d’autant pire à entendre qu’il vient de quelqu’un que j’estimais ?

Nicole, je vais devoir t’expliquer certains petits trucs, histoire que tu arrêtes de fumer la moquette.

C’est uniquement des citations exactes de sa c(hr)onique :

« Quand j’ai vu qu’il fallait aux gens valides des régionales deux weekends pour se mettre d’accord là où les handicapés n’en prennent qu’un, je me suis dis, bon, partons plutôt sur le téléthon »

Aux gens valides des régionales…. Dans le monde merveilleux de Nicole Ferroni les régionales sont un truc de valides m’voyez.  La politique, ça intéresserait les zandicapés ? Allons, vous n’y pensez pas ? Pourquoi faire ?

Et on va pas s’attarder sur le « gens » avant valide et sur le « les handicapés ». On a compris, nous ne sommes point des personnes.

Or donc nous serions tous unis pour le Téléthon…

Mais sii , le Téléthon vous savez, la foire charitable où on montre les pauvres petits myopathes pour tirer du cash ? Vous savez le truc dont se sert l’Etat pour pas payer la recherche ?

Très bien Nicole, parle nous donc du Téléthon, qu’on rigole…

« Savourons ces deux jours, où le temps d’un weekend le handicap sera normalité, et où ma collègue Nathalie, pourra se réjouir que sur sa fille Léa, atteinte du syndrome  Kabuki, on porte pendant ces deux petits jours un regard normal et admiratif »

Ah ouais quand même.

Pendant le téléthon le handicap est normalité, d’accord. Donc ça se trouve je peux aller dans n’importe quel magasin, resto, bar, appart ?

Genre le fait qu’on ai besoin de faire une émission spéciale une fois de l’an c’est pas une preuve ULTIME que le handicap n’est pas la norme ?

Et tu sais ce que j’en fais de tes regards admiratifs Nicole ? Hein ?  Mais bordel, c’est ça la norme ? Le regard de cocker anglais, mouillé par l’émotion et l’admiration ? Le sourire charitable de l’électeur FN ? C’est ça l’intérêt de la Saint-Myopathe? Su-per Nicole, vraiment.

« Car Charly a hérité de Petrucciani son amour du jazz et son physique très incongru »

Définition d’incongru :  pour une personne, manquer de bienséance, de savoir-vivre. Qui n’est pas correct.

C’est la définition Larousse ça.

Les mots, c’est importants les mots, Nicole. Je vois pas bien d’où tu te permets ce genre de jugement de valeur, sur l’aspect physique de Charly Valenza et de ce virtuose qu’était Petrucciani.

« Car oui les handicapés ont beaucoup d’humour, parce qu’ils n’ont pas le choix »

Et toi quand t’es pas drôle c’est un choix c’est ça ?

Certes, l’humour face à n’importe quelle situation difficile est un moyen de s’en sortir, mais ce n’est certainement pas réservé aux « handicapés » comme elle dit si bien, ouais parce qu’on est un groupe homogène en fait, une ethnie infra-humaine, avec des physiques incongrus et un sens de l’humour inné.

Tu vois Nicole, le blem avec ton raisonnement un peu débile, c’est que tu oublies que nous sommes des personnes, et que, comme pour le reste de l’humanité, il y a des différences entre les individus.

« Globalement les handicapés rigolent beaucoup, c’est à ce demander si ils ne vont pas s’ennuyer le jour où la recherche les aura tous soignés »

gnnnnn

Nan, t’es sérieuse là ? Tu dis ça sur France Inter à une heure de grande écoute ? Avoue, c’est Patrick Sébastien ton co-auteur non ? C’est potache land ma parole.

Perso je pense que je vais rire autant avant qu’après. Enfin pour ton info, tous les handicaps ne sont pas « soignables ».

Ton validisme est-il soignable ?

« Pour espérer un jour un monde sans handicap »

Y’avait un mec à un moment qui rêvait d’un monde comme ça, Alphonse ? Non, Alain ? AH C’EST BON J’AI !! Adolf ! (Point godwin assumé nom de dieu)

Arrête d’espérer Nicole, c’est infaisable un monde où tout le monde est valide. C’est juste biologiquement impossible.

« Le handicap c’est la fourmi qui porte sur son dos un poids bien plus gros qu’elle, mais c’est une fourmi qui serait cigale car elle fait le tout en chantant »

Ouaiiis, on est tous super courageux ! Courageux de quoi au fait ? De vivre en étant ce que nous sommes ?

J’avoue ça doit être chaud pour toi, à dire autant de bêtises en si peu de temps, j’aurais grave du mal à assumer.

Et en plus d’être courageux, on arrive à être heureux, le truc de ouf malade. J’adore quand une personne (ouais je sais c’est un terme si complexe à maîtriser) valide, trouve qu’on a tellement une vie de merde que pour la supporter on doit être super forts (hihi)

« Alors pour ces âmes cabossées il ne nous reste qu’à bosser »

AZY d’où je suis cabossé ? Tu veux te taper c'est ça ?

Ah donc ça veut dire qu’une personne libre de ses mouvements est jamais cabossées par la vie ? Et que forcément une personnes handicapée l’est par défaut ?

Heureusement que tu es là Nicole, pour m’apprendre ce que c’est de vivre avec une limitation fonctionnelle.

En tout cas t’as un truc de juste, va falloir que tu bosses un max pour te rattraper, parce que tu me fais plus rire.

Le gouvernement en a plus rien à foutre

Ouais, je suis de retour. Étonnant non ?

Pour combien de temps par contre, ça, j’en sais nibe.

Aujourd’hui une copine m’a passé un article de Libération qui parlait du handicap. Brrr.

Non, je n’ai pas un problème avec Libération, pas du tout, cette fois c’est le hasard que ça s’appelle.

Il faut l’avouer, au début, tu te méfies, c’est Libé quoi. Ils ont un blem avec le handicap ces journaleux.

L’article le voici :

TADAAAM

Ce coup-ci,  exceptionnellement, on va passer sur leur maintenant fameux « les handicapés », c’est pas le cœur du blem.

Dans cet article on apprend donc avec stupéfaction (oui, oui) que le gouvernement a prévu de faire des spots de sensibilisation à l’accessibilité universelle (rien que ça) en utilisant, et c’est là que ça devient vraiment ouf, Plus Belle La (putain de) Vie.

Oui, oui, c’est bien la réalité. Genre, vraiment, un vrai foutu fait réel.

C’est à dire que, si on remet en contexte, ça donne : le gouvernement, après avoir décalé l’échéance de l’accessibilité de trois à neuf ans, sauf dérogations, propose, dans un élan halluciné, de sensibiliser l’opinion à l’accessibilité (la même décalée vous vous souvenez ?), en faisant des saynètes dans l’univers et avec les « acteurs » de la pire daube de l’histoire télévisuelle et mondiale (comment ça j’exagère), pour toucher les jeunes.

C’est un peu comme si on demandait à l’équipe de Touche pas à mon poste (big up Elie Semoun) de faire une chronique littéraire.

En plus du culot monstre que ça demande, c’est vraiment révélateur du souci qu’est le handicap dans ce pays.

Ça fait un peu « Ouais vas-y refile leur cette bouse, ça les calmera ».

Mais rassurons nous, il y aura des vrais bouts d’handicapés dedans « pour l’occasion ».

YOUPI

Quand je dis que le gouvernement en a plus rien a foutre, c’est pas un effet d’annonce, ils s’en battent vraiment la raie, c’est no limit.

On est dans l’Humanité (15, 16, 17 mai)

Aujourd’hui, l’Humanité Week-End publie notre tribune sur l’Assistance Sexuelle. Tout se passe à la page 15.

Hell Yeah

C’est vraiment une bonne nouvelle et une petite victoire.

Parce que hier Libération a fait un sujet sur l’Assistance Sexuelle, en disant que le débat était évité (sic). Du coup c’était une aubaine pour les militants de l’Assistance Sexuelle. Et que des témoignages. La réflexion politique chez les personnes en situation de Handicap, ça doit faire flipper les journalistes de chez Libération.

De toute façon Libération, bon, le handicap, savent pas vraiment super bien faire.  Comme on peut le voir et ici

Je tiens à préciser que nous leur avions transmis notre tribune, avec nos contacts. Ce qui est un peu la preuve de l’existence d’un débat. Mais c’est pas grave.

On est dans l’Huma quoi, c’est super bath.

De la fixation de limites dans les débats.

La dernière fois j’avais partagé notre texte contre l’assistance sexuelle sur ce blog:

Que vous pouvez trouver ici.

Depuis un certain Marcel Nuss a voulu nous répondre :

Son texte là (lisez pas tout c’est trop long)

Et du coup, vu que dans son texte Mr Nuss dépasse franchement les bornes, nous avons écrit ça.

REPONSE A MONSIEUR NUSS

Cher Monsieur NUSS,

C’est avec attention que nous avons lu les commentaires que vous avez faits le 4 mai dernier sur votre blog, au sujet de notre texte relatif à l’assistance sexuelle paru dans Médiapart.

A sa lecture, nous avons constaté avec étonnement que, alors qu’il s’agissait d’un texte collectif, vous avez fait le choix de prendre à parti nommément l’un d’entre nous (Mathilde FUCHS) en tenant à son encontre des propos ouvertement dénigrants sur sa vie sexuelle dont vous ne savez en réalité rien :

« connaissant l’une d’entre elles, Mathilde pour ne pas la nommer, un accompagnant sexuel non formé serait bien démuni face à son handicap » (sic).

Une allégation stérile et totalement hors de propos à laquelle nous ne prendrons même pas la peine de répondre, mais dont nous noterons qu’elle sied mal aux règles éthiques que vous prétendez respecter et à vos « valeurs nourries d’empathie, d’attention et d’écoute ».

Vous ajoutez :

« Que Mathilde soit contre l’accompagnement sexuel, quelles que soient ses raisons, est hautement respectable mais qu’elle s’oppose à cette liberté pour ses semblables, de façon aussi intolérante et spécieuse, n’est pas à son honneur. Et ne fait pas avancer le débat ».

A la lecture de ces passages, une question se pose inévitablement : peut-on débattre avec quelqu’un qui, faute d’arguments solides, s’abaisse aux attaques personnelles ?

En ce qui nous concerne, à défaut de pouvoir échanger de façon constructive avec vous, nous continuerons néanmoins à combattre vos idées dans le débat public de manière respectueuse et sereine, comme nous l’avons fait jusqu’ici et comme il se doit dans la société démocratique « ouverte et humaniste » que vous appelez de vos vœux.

Bien à vous.

Elena CHAMORRO, enseignante, Mathilde FUCHS, militante associative, Lény MARQUES, blogueur, Elisa ROJAS, avocate

Contre l’Assistance Sexuelle, nous ne sommes pas des « Indésirables ».

On a écrit ça avec des camarades, c’est à diffuser le plus largement possible !

Désolé pour la longueur de lecture, mais aller jusqu’au bout est important !

bisous

Récemment, à l’occasion de la mise en place de la première formation d’assistant sexuel en France par l’association l’APPAS et de la sortie du film « Indésirables », le débat sur l’Assistance Sexuelle a été relancé, suscitant l’intérêt des médias.

S’il ne fait aucun doute que la vie affective et sexuelle des personnes handicapées est un sujet important, toutes les personnes concernées par le handicap sont loin d’être convaincues que l’assistance sexuelle est la meilleure réponse à leurs difficultés.

Au contraire, certains, comme nous, sont fondamentalement opposés à la mise en place d’un tel système auquel semblent pourtant souscrire beaucoup d’associations de personnes handicapées.

I. Vie affective et sexuelle des personnes handicapées : des difficultés réelles et multiples
Il est vrai que de nombreuses personnes handicapées rencontrent des difficultés pour accéder à une vie affective et sexuelle du fait de certaines limites physiques et/ou psychiques.

Toutefois, il serait réducteur de croire que ces limitations fonctionnelles suffisent à elles seules à expliquer les obstacles rencontrés. En effet, les multiples barrières sociales qui nous mettent à l’écart de la cité jouent un rôle majeur dans ces difficultés.

Ainsi, il faut rappeler, d’une part, que la plupart des lieux potentiels de rencontre classiques, (bars, universités, restaurants, les lieux de loisirs) sont trop souvent impossibles à fréquenter car inaccessibles et/ou inadaptés.

D’autre part, que de nombreuses personnes handicapées vivent encore dans un milieu institutionnel qui restreint leurs libertés et leurs possibilités de rencontres.

A cette exclusion spatiale et sociale s’ajoutent des représentations stigmatisantes, notamment s’agissant de notre vie affective et sexuelle.

D’une façon générale, les personnes handicapées sont associées à tout ce que notre société abhorre et attache au malheur : la laideur, la dépendance, la maladie (voire dans le pire des cas la contagion).

Sur le plan sexuel, elles sont souvent envisagées comme asexuées ou impuissantes et, en tout état de cause, incapables de donner du plaisir, de vivre ou de partager une sexualité réussie ou épanouissante.

Les personnes handicapées vivent donc dans une société qui leur renvoie une image profondément dégradée d’elles mêmes et qui refuse de les envisager comme des partenaires sexuels potentiels et banals, et ce, tout handicap confondu.

De plus, leur vie affective et sexuelle est peu ou mal représentée dans les médias. Les couples de personnes handicapées ou mixtes sont, par exemple, quasiment absents et quand ils sont visibles, c’est le plus souvent pour les présenter comme des phénomènes rares ou incompréhensibles.

En plus de ces préjugés propres au handicap, les personnes handicapées subissent les stéréotypes d’ordre général sur la sexualité et les clichés liés à la féminité et à la virilité.

De cette façon, il est communément admis que le sexe est essentiel à l’épanouissement et que l’épanouissement sexuel est lié au physique ou à la santé.

Il est également convenu que la « virginité » est honteuse, qu’une personne belle, selon les critères esthétiques dominants, est considérée comme forcément performante sexuellement, que pour être beau et désirable, il faut répondre aux critères de beauté édictés par les médias qui raisonnent en termes d’âge, poids, taille, proportions idéales, mais aussi que le sexe est une performance qui s’analyse en termes de durée, de fréquence, de nombre d’orgasmes, et qu’il signifie forcément pénétration.

Autant de présupposés normalisants systématiquement véhiculés par les médias, la publicité, la pornographie qui ont des répercussions directes sur les personnes handicapées dont la sexualité ne peut trouver de place dans un cadre aussi étriqué.

Considérés comme repoussants ou désagréables, la seule réponse possible à nos difficultés serait selon certains l’assistant sexuel, le seul qui, spécialement formé, pourrait consentir à avoir des relations intimes avec nous…

II. L’assistance sexuelle : mauvaise réponse fondée sur des idées erronées


1- A titre préalable, il est assez surprenant de relever qu’à ce jour, l’assistance sexuelle demeure une proposition assez floue de la part des défenseurs quant à ses modalités pratiques de mise en œuvre.
En effet, de nombreuses questions se posent sans vraiment trouver de réponse.

Tout d’abord, en admettant qu’un tel système voit légalement le jour, qui en seraient les bénéficiaires ? Uniquement les personnes ayant un handicap physique ? Seulement ceux qui ne peuvent pas accéder à leur corps ou d’autres ? Quels seraient les critères ?

Si l’assistance sexuelle est ouverte à toute personne handicapée qui en fait la demande, y compris celles qui peuvent accéder à leur corps et se masturber seules, qu’est-ce qui justifierait qu’elle ne soit pas ouverte à d’autres personnes en souffrance sur le plan sexuel pour d’autres raisons que le handicap ?

L’insatisfaction sexuelle n’est pas réservée aux personnes handicapées et beaucoup de personnes dites valides pourraient, pour des raisons diverses, revendiquer une telle assistance.

Ensuite, jusqu’où iraient les assistants sexuels ? Peau à peau, massages, caresses, stimulation manuelle, utilisation de sex-toys ou pénétration ? Serait-ce une prestation sexuelle ou juste une forme d’érotisme tarifé ?

Enfin, les assistants sexuels prendront-ils en compte toutes les orientations et pratiques sexuelles des personnes handicapées bénéficiaires ?

2- Tout aussi problématique, l’assistance sexuelle semble supposer que les personnes handicapées seraient un groupe homogène avec une sexualité spécifique auquel elle serait la plus apte à répondre.

Or, il est plutôt douteux de parler « d’une sexualité des personnes handicapées » puisque, à l’instar des personnes valides, nous sommes tous différents et nos attentes sexuelles sont aussi diverses que variées.

3- L’assistance sexuelle est de surcroît amplement associée aux soins dont elle serait une sorte de prolongement.

Cette présentation des plus contestable sous-entend que la relation sexuelle avec une personne handicapée serait presque aseptisée et clinique. Elle s’inscrit dans une approche médicale et passéiste de la personne handicapée, occultant la dimension sociale qui fait obstacle à l’accès des personnes handicapées à une vie sexuelle.

Elle prétend également que les personnes valides, candidates à l’assistance sexuelle, doivent être formées spécialement pour avoir des rapports sexuels avec une personne handicapée, ce qui n’a absolument aucun sens.

Les gestes nécessaires au positionnement ou au déshabillage pour avoir des relations sexuelles n’ont rien de spécifique et de différent de ceux pratiqués par la plupart des auxiliaires de vie de personnes handicapées. Ils pourraient donc parfaitement relever de l’aide humaine classique pour ceux qui en auraient besoin et non pas de l’assistance sexuelle.

Qui plus est, la plupart des personnes handicapées physiques peuvent expliquer ces gestes à leur partenaire.

4- Par ailleurs, les liens entre assistance et sexuelle et prostitution sont évidents et soulèvent aussi de nombreuses interrogations.

De deux choses l’une :

- Soit l’assistance sexuelle serait payante et dans ce cas, elle ne serait qu’une « spécialité » au sein d’une « activité » qui existe déjà : la prostitution.

Il s’agirait en fait d’une prostitution adaptée, et même valorisante, presque rédemptrice car s’adressant à un public considéré comme particulièrement « indésirable », « intouchable », totalement rejeté sans cette solution.

Tout comme la prostitution, le système s’adresserait d’abord et avant tout aux hommes. Si nous ne nions pas qu’une demande féminine existerait probablement, elle serait résiduelle, comme pour la prostitution.

Les hommes handicapés qui appellent à l’instauration de l’assistance sexuelle font d’ailleurs le même raisonnement que les clients de prostitués : leurs (supposés) besoins sont irrépressibles et vitaux. Il doit y avoir un système leur permettant d’utiliser des femmes ou des hommes pour satisfaire ce besoin.

La plupart des femmes ou des hommes qui seront amenés à pratiquer l’assistance sexuelle le feront aussi pour les mêmes raisons que dans la prostitution classique, à savoir la contrainte économique.

Les bénéficiaires, majoritairement des hommes handicapés, auront donc « accès » aux femmes et aux hommes les plus précaires.

L’assistance sexuelle serait dès lors un système misogyne et archaïque de marchandisation du corps supplémentaire, mais considéré comme acceptable, qui demanderait de surcroît à être reconnu légalement et à titre exceptionnel.

Sur ce point, il faut noter que les défenseurs de l’assistance sexuelle envisageraient de demander qu’elle soit financée au titre de la prestation destinée à compenser les difficultés liées au handicap (PCH).

Nous ne pouvons souscrire à une telle idée car si le sexe est un désir, une liberté, ce n’est pas un droit. S’il venait un jour à être reconnu, il vaudrait pour tout le monde et pas seulement pour les personnes handicapées.

- Soit l’assistance sexuelle serait gratuite, ou rémunérée à titre symbolique, ce qui équivaudrait à une quasi gratuité.

Dans ce cas, il s’agirait d’un acte de charité, de bienfaisance. Les volontaires seraient persuadés de faire une bonne action qui les grandirait. Ils seraient prêts au « sacrifice suprême ».

Se poserait alors la question de la sélection et de la motivation des volontaires : si ce n’est pas pour gagner de l’argent, comment éviter que des personnes qui s’engageraient dans une formation d’assistant sexuel ne le fassent dans le seul but d’utiliser des personnes handicapées comme objets de leurs fantasmes sexuels ?

Certaines personnes mal dans leur propre sexualité pourraient chercher à se rassurer à travers nous. Ce qui n’a rien de valorisant et pourrait s’avérer dangereux…

Compte-tenu de tous ces éléments, nous considérons que nous sommes légitimes à nous inquiéter de la mise en place d’un tel système. S’il venait à s’imposer, il aurait de toute évidence un impact qui irait bien au delà de ses « usagers » ou « clients ».

Il est, en effet, à craindre que toutes les personnes handicapées qui évoqueront le désir de trouver un partenaire soient renvoyées vers l’assistance sexuelle, devenue la voie d’accès « adaptée. »

L’assistance sexuelle confortera inévitablement l’idée qu’un rapport affectif ou sexuel entre valides et personnes handicapées n’est pas « normal ».

Une fois de plus, il s’agira donc d’une réponse stigmatisante aux difficultés des personnes handicapées, qui ne fera qu’aggraver leur exclusion.

Elle ne permettra pas aux personnes concernées de reprendre confiance en elles mais les enfermera dans une sexualité de seconde zone, les renverra encore à la marge et à l’étrangeté, comme le font déjà  les sites spécialisés et les agences de rencontres existants, réservés aux personnes handicapées ou à ceux qui veulent rencontrer exclusivement des personnes handicapées.

Conclusion

L’assistance sexuelle ne constitue pas une véritable réponse aux problèmes posés. Elle ne propose qu’une solution simpliste et conformiste qui permet de ne pas remettre en question le système de valeurs et les représentations en vigueur au sein de notre société, qui limite les possibilités d’avoir accès à une véritable sexualité.

L’assistance sexuelle ne va ni dans le sens de l’émancipation et de l’autonomie des personnes handicapées ni de leur libération sur un plan sexuel.

Si elle prétend proposer une vision avant-gardiste de la personne handicapée, force est de constater qu’elle s’inscrit à la fois dans la logique économique libérale qui fait de la sexualité un service commercial, dont elle nous propose d’être consommateurs, et dans une vision judéo-chrétienne qui place encore une fois la personne handicapée en objet de charité.

Elle place aussi l’accompagnant dans une situation à mi-chemin entre le prostitué et le bienfaiteur.

La sexualité devrait pourtant être libre et non marchande, impliquer de la réciprocité dans le désir et un échange égalitaire. Une réciprocité qui ne peut exister ni dans le rapport marchand ni dans le rapport caritatif.

A ceux qui soutiendraient que, faute de mieux, l’assistance sexuelle  pourrait être mise en place comme une solution provisoire, nous répondons que le risque est trop grand qu’elle ne devienne la seule et unique réponse aux éventuelles difficultés des personnes handicapées.

A notre sens, pour améliorer les choses efficacement et durablement, mieux vaudrait :

Abolir la ségrégation sociale et spatiale que subissent les personnes handicapées, en s’engageant notamment dans la désinstitutionnalisation.

Favoriser l’éducation sexuelle sans tabou dès le plus jeune âge, notamment pour les personnes handicapées elles-mêmes afin qu’elles puissent reprendre confiance en elles et se concevoir comme des partenaires à part entière.

Déconstruire et réinventer les représentations du sexe, du handicap, des femmes et des hommes.

Développer les solutions techniques existantes  qui pourraient aider les personnes handicapées dans leur sexualité.

Pour finir, nous affirmons avec force qu’il n’y a rien d’humaniste à entretenir une relation affective ou sexuelle avec l’un d’entre nous. Nous sommes désirables, nous sommes des partenaires potentiels à part entière, au même titre que les autres.

Elena CHAMORRO, enseignante, Mathilde FUCHS, militante associative, Lény MARQUES, blogueur, Elisa ROJAS, avocate.

Libération des Handicapés 2

C’est pas un gros article.

Mais c’est pas graveuh.

Libération a encore frappé.

Je crois qu’il y a un truc chez eux avec les titres qui parlent des personnes en situation de handicap.

J’ai quelques notions de journalisme, et je sais que accrocher le regard ce n’est pas aisé, et que les tournures les plus fortes sont les plus efficaces.

Mais là,  le titre c’est « Le sexe bientôt accessible aux Handicapés ? »

Sérieusement Libération ? SERIEUSEMENT???

Nan mais sérieuuux quoi

Voilà l’article incriminé, qui date de hier

Ce qui est bien dommage, c’est que le fond du papier est plutôt pas mal fichu, pour ce qui est de l’aspect juridique. Malgré tout, le titre fait un peu pencher la balance vers un soutien à l’Assistance Sexuelle.

Ce qui me chagrine, outre le désormais fameux « les zandicapés », c’est surtout le « Le sexe bientôt accessible »

Parce que bon okay, Libé, comme les autres, a un peu de mal à nous prendre pour des vrais personnes. Nous sommes notre handicap et surtout rien d’autre. Et pis ce qui est bien, c’est que ça regroupe tous les gens pas super valides.

Donc en plus de nous traiter comme de la merde, ce terme implique que nous sommes un groupe social à part entière. Su-per.

Or donc Libération pose la question, est-ce que enfin les infrahumains vont pouvoir baiser, nom de dieu de nom de dieu.

Sont bien gentils. De se soucier de notre peuple comme ça. C’est vrai que aucune personne en situation de handicap n’a jamais pu accéder aux délices de la chair, ça se saurait quand même. Les zandicapés ça peut pas, parce que c’est han-di-ca-pé. Tout est dans le nom, un ou une zandicapé ça peut rien faire. Et expliquer ses besoins ça peut surtout pas. Il faut des professionnels, c’est zobligatoire.

Peut-être que, selon Libération (toujours en me fiant au titre), grâce à la glorieuse Assistance Sexuelle l’indigente populace infirme aura une chance d’approcher un ou une valide (pas un ou une autre zandicapé ça serait trop dégueuuu) , tout en gardant des rapports professionnels. J’veux dire, on va pas non plus pousser le vice jusqu’à ce que des valides se compromettent sentimentalement avec la fange déficiente. Faudrait voir à pas déconner !

L’Assistance Sexuelle me dégoûte c’est pas nouveau.

Et ce titre d’article est dégueulasse.

Vraiment Libé, vous commencez à me chauffer.

Libération des handicapés!

Aujourd’hui je suis tombé sur un article de Libération.

Jusque là, ça va.

C’était un article qui parlait des commemoi, les personnes en situation de handicap. Si j’utilise le mot komilfo c’est que c’est important. C’est pas que du politiquement correct. Pour une fois qu’un terme officiel désigne parfaitement une réalité, je vais pas me gêner !

Le handicap est une situation, une situation causée par la société. Le handicap est l’expression de la discrimination dont sont victimes les individus ayant une limitation fonctionnelle. Voilà ça c’est dit. Et ça fait vachement sérieux en plus.

Or donc je suis tombé sur un article de Libération. Et j’avoue avoir été super achement déçu.

J'ai mal à mon journalisme :'(

L’article était titré : 10 ans après, les handicapés se sentent toujours abandonnés

BON donc comme j’ai mis plus haut, le handicap est censé être une situation…

Mais visiblement chez Libé ils en ont rien à foutre des concepts.

Rien que ce petit « les handicapés » est insupportable.

« - Eh dit Gérard (le pote à l’auteur) c’est quoi un handicapé ?

- Ben, euh, en fait, c’est comme une personne tu vois ?

- Ouais

- Sauf que c’est pas vraiment une personne, parce que elle marche pas en fait, ou alors elle voit pas, ou elle entends pas. En tout cas elle est pas comme nous !

- Ah ouais okay je vois, merci mec ! J’avais un doute là.  »

Si il y avait que Libé qui niait notre humanité ça irait. Mais c’est partout, tout le temps, dans les médias. Nous sommes notre situation, nous sommes notre maladie. C’est ce qui nous définit, pour le validiste…

Validiste dans son milieu naturel

C’est légèrement brise-essieu !

Et Libé, en une phrase, continue son travail de sape mental.

Les zandicapés se « sentent » donc « abandonnés »

Or, ce n’est nullement un sentiment, la réalité est que les 10 % de la population française officiellement en situation de handicap sont mis au ban de la société. Ce n’est pas un sentiment d’abandon, c’est la mise en place systématique de barrières visant à nous maintenir à la marge.

Au risque de choquer le journaliste ou la journaliste, (à vrai dire j’en sais rien, c’est même pas un vrai taff de journaliste c’est « Libération avec l’AFP » l’auteur)les handicapés, sont des personnes, victimes d’une ségrégation.

Nous ne sommes pas des petits animaux fragiles qui se sentent abandonnés par leurs méchants maîtres. Nous ne sommes pas des putains de labradors attachés à un arbre sur une aire d’autoroute le 15 août à 12H45 !

Le meilleur ami de l'homme, c'est l'handicapé

Et sinon, oui, j’ai lu l’article. C’est que des citations des associations gestionnaires, complices de l’Etat !

Y’a des baffes qui se perdent.

Lettre à une marche

Oui c’est à toi que j’écris. A toi la marche inconnue, bout de pierre rectangulaire, que j’ai croisée, que je croise et que je croiserai un bon paquet de fois encore.

J’en vise aucune en particulier, vous êtes toutes plus ou moins emmerdantes, c’est même votre caractéristique principale.

Partout où je vais, vous êtes.

Toi et tes comparses, sournoises.

Tu veux rentrer ? Et ben va te faire foutre !

Depuis douze longues années tu prends beaucoup trop de place dans ma vie pour que ça soit raisonnable.

Il était temps que je prenne mon courage à deux roues, et que je te t’écrive ce que je pense vraiment de toi !

Toi qui es invisible aux jambes des marchants, il est temps de te rendre ta place.

Il faut que tu réapparaisse pour mes congénères libre-mouvants.

Combien de fois j’ai eu à demander si une ou plusieurs marches étaient présentes dans le bar, le resto, l’appartement dans lequel j’étais convié ?

Et combien de fois on m’a répondu :

« t’inquiètes y’a pas de marche, ça roule ! » ?

Et combien de fois je t’ai vue, tapie à m’attendre, pour me compliquer le roulement, voire l’empêcher ? Hein ? J’ai perdu le compte, tellement t’es partout, une vraie armée formée pour faire chier.

Tu es une arme de discrimination massive, tu le sais ça ? L’apartheid ça peut marcher (oui j’ose) même sans mur.

C’est en petit nombre que tu es la plus féroce, car en volées tu es visible, on peut difficilement t’oublier. Seule tu disparais de la vue de ceux qui t’enjambent sans cesse. En escalier jamais je n’ai a t’affronter, toujours je suis prévenu de la présence de ce chien marcheux qui te sert de frère.

Magnifique exemple de la suffisance insupportable de l'escalier. Poseur de merde

Et quand on te voit on te sous-estime, ça va passer qu’on me dit ! Et le fait est que, ben, ça passe pas.

Parfois, ô singularité statistique, ça passe !

Que Bakounine le Très Haut soit loué !

C’est quand tu es petite, minuscule que je te mange, comme l’insignifiant obstacle que tu devrais toujours être. Okay, tu me secoues quand même, et si j’ai à t’écraser toute la journée tu finis par m’irriter. Mais ne compte pas sur moi pour t’accorder cette victoire.

Et là, toujours, si si toujours, un « marchant » vient essayer de pousser les 200 et quelques kilos que je forme avec ma monture. De pure perte tu penses bien, d’autant plus que je sais quand je peux te battre ou pas. L’habitude sûrement.

Fuck the rules

Ou alors j’entends ça : « Mais sinon on va porter ! ».

A cette proposition, je préfère l’abandon, car si toi, la marche, tu me persécutes, le valide lui t’obéit.

Il te voue un culte, il t’installe partout, seule ou avec une copine, toujours en petit groupe.

De plus il a un mal fou à te couvrir d’une petite rampe, à te cacher, à gommer ta méchanceté.

Je ne comprends pas bien cet attachement, c’est étrange, peut-être du conservatisme, un amour du vintage, pour préserver un mode de vie dans lequel les commemoi n’avaient pas leurs place.

Dispositif Anti-marche tout à fait proportionné

Et pourtant je te le dis, vile marche, viendra un jour où je te ferai la peau. A coups de masse dans ton angle, à coups de dynamite dans ton ciment, à coups de rampes solides et implacables.

Et j’en aurai enfin fini avec toi, mon ennemi intime.

Lève toi si t’es un homme.

Aujourd’hui j’ai vu un spot récent de la Croix Rouge.

Le pitch est simple comme bonjour, « L’homme est fait pour rester debout ».

Alors, tout de suite j’ai tiqué, un léger malaise est apparu à la vue de cette phrase.

Ouiii, on va me dire que c’est un debout métaphorique, une image super forte pour dire que la Croix Rouge est là pour t’aider à te relever, parce que dans l’imaginaire collectif (valide) pour faire face il faut se lever, c’est une posture fière et altière, c’est un synonyme de hauteur de stature et de vue. C’est le symbole du combat et du courage et bla bla bla et bli bli bli.

En fait, mon problème vient justement de cette « puissante » métaphore du combat et de la posture de l’humain qui résiste aux éléments. Car cette image est bien une  foutue métaphore pour valides. Genre quand t’es assis, l’adversité, elle te défonce méchant. Si tu es cloué dans un fauteuil, il faut des valides pour te lever. Tu ne peux donc pas te battre assis, être digne assis ou être un vrai homme ou humain assis. Si t’es assis t’es juste une grosse tanche.

A ça, tu rajoutes le bon gros côté paternaliste (et catho du côté à la con du business) de la Croix Rouge, qui passe son temps à relever des gens dans le clip. Tu as le SDF qui prend de la soupe, puis le mec dans une catastrophe naturelle, le mec en manif aussi (pas une manif à Sivens hein, faut pas déconner) puis une nana assise sur un lit tirée par une bénévole ( mais genre laisse lui le temps de reprendre ses esprits avant de la virer du lit bordel !). T’as d’autres gens aussi, mais t’as saisi le délire (oui toi lecteur/trice qui a survécu à mes trois mois de silence)

Et à un moment donné, t’as la perle absolue du clip. UN MEC EN FAUTEUIL SE LÈVE.

Non mais en vrai ! Il est aidé par une aide soignante (enfin ça y ressemble) et là tu vas pas le croire, mais le gars IL MARCHE (plus en mode zombie qu’autre chose mais appelle le Vatican quand même). Un putain de miracle. Lazare en 2014. Tout ça pour dire que les handicapés assis ça fait pas très sérieux.

Lève toi et marche ! Dieu est ton ami....

La Croix Rouge m’a répondu après un de mes tweets à leur égard.

J’espère que la Croix Rouge fera plus gaffe à l’avenir, parce que même si c’est pas fait exprès, que ça part d’une bonne intention, c’est juste tellement maladroit. Et c’est bien la preuve que le handicap est trop souvent perçu du côté médical (un myopathe, un traitement, des économies) et pas assez du côté social (handicapé parce que marches partout, connards d’urbanistes). Certes remarcher ça va me botter, mais même assis, chuis fait pour être un humain !

Paralysie et michokos.

A plus.

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