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Ivre, Nicole Ferroni écrit une chronique.

Aujourd’hui, j’ai écouté une chronique d’une humoriste que j’apprécie, Nicole Ferroni. Une chronique du 2 décembre 2015.

Cette chronique précisément :

J’ai été fort surpris par les émotions qu’elle a provoqué chez moi, de bon matin, en ce jour de Saint-Myopathe.

Que dire face à autant de mièvrerie ? De bons sentiments visqueux comme du caramel, qui dégoulinent de cette chronique ? Face à ce validisme dégueulasse, d’autant pire à entendre qu’il vient de quelqu’un que j’estimais ?

Nicole, je vais devoir t’expliquer certains petits trucs, histoire que tu arrêtes de fumer la moquette.

C’est uniquement des citations exactes de sa c(hr)onique :

« Quand j’ai vu qu’il fallait aux gens valides des régionales deux weekends pour se mettre d’accord là où les handicapés n’en prennent qu’un, je me suis dis, bon, partons plutôt sur le téléthon »

Aux gens valides des régionales…. Dans le monde merveilleux de Nicole Ferroni les régionales sont un truc de valides m’voyez.  La politique, ça intéresserait les zandicapés ? Allons, vous n’y pensez pas ? Pourquoi faire ?

Et on va pas s’attarder sur le « gens » avant valide et sur le « les handicapés ». On a compris, nous ne sommes point des personnes.

Or donc nous serions tous unis pour le Téléthon…

Mais sii , le Téléthon vous savez, la foire charitable où on montre les pauvres petits myopathes pour tirer du cash ? Vous savez le truc dont se sert l’Etat pour pas payer la recherche ?

Très bien Nicole, parle nous donc du Téléthon, qu’on rigole…

« Savourons ces deux jours, où le temps d’un weekend le handicap sera normalité, et où ma collègue Nathalie, pourra se réjouir que sur sa fille Léa, atteinte du syndrome  Kabuki, on porte pendant ces deux petits jours un regard normal et admiratif »

Ah ouais quand même.

Pendant le téléthon le handicap est normalité, d’accord. Donc ça se trouve je peux aller dans n’importe quel magasin, resto, bar, appart ?

Genre le fait qu’on ai besoin de faire une émission spéciale une fois de l’an c’est pas une preuve ULTIME que le handicap n’est pas la norme ?

Et tu sais ce que j’en fais de tes regards admiratifs Nicole ? Hein ?  Mais bordel, c’est ça la norme ? Le regard de cocker anglais, mouillé par l’émotion et l’admiration ? Le sourire charitable de l’électeur FN ? C’est ça l’intérêt de la Saint-Myopathe? Su-per Nicole, vraiment.

« Car Charly a hérité de Petrucciani son amour du jazz et son physique très incongru »

Définition d’incongru :  pour une personne, manquer de bienséance, de savoir-vivre. Qui n’est pas correct.

C’est la définition Larousse ça.

Les mots, c’est importants les mots, Nicole. Je vois pas bien d’où tu te permets ce genre de jugement de valeur, sur l’aspect physique de Charly Valenza et de ce virtuose qu’était Petrucciani.

« Car oui les handicapés ont beaucoup d’humour, parce qu’ils n’ont pas le choix »

Et toi quand t’es pas drôle c’est un choix c’est ça ?

Certes, l’humour face à n’importe quelle situation difficile est un moyen de s’en sortir, mais ce n’est certainement pas réservé aux « handicapés » comme elle dit si bien, ouais parce qu’on est un groupe homogène en fait, une ethnie infra-humaine, avec des physiques incongrus et un sens de l’humour inné.

Tu vois Nicole, le blem avec ton raisonnement un peu débile, c’est que tu oublies que nous sommes des personnes, et que, comme pour le reste de l’humanité, il y a des différences entre les individus.

« Globalement les handicapés rigolent beaucoup, c’est à ce demander si ils ne vont pas s’ennuyer le jour où la recherche les aura tous soignés »

gnnnnn

Nan, t’es sérieuse là ? Tu dis ça sur France Inter à une heure de grande écoute ? Avoue, c’est Patrick Sébastien ton co-auteur non ? C’est potache land ma parole.

Perso je pense que je vais rire autant avant qu’après. Enfin pour ton info, tous les handicaps ne sont pas « soignables ».

Ton validisme est-il soignable ?

« Pour espérer un jour un monde sans handicap »

Y’avait un mec à un moment qui rêvait d’un monde comme ça, Alphonse ? Non, Alain ? AH C’EST BON J’AI !! Adolf ! (Point godwin assumé nom de dieu)

Arrête d’espérer Nicole, c’est infaisable un monde où tout le monde est valide. C’est juste biologiquement impossible.

« Le handicap c’est la fourmi qui porte sur son dos un poids bien plus gros qu’elle, mais c’est une fourmi qui serait cigale car elle fait le tout en chantant »

Ouaiiis, on est tous super courageux ! Courageux de quoi au fait ? De vivre en étant ce que nous sommes ?

J’avoue ça doit être chaud pour toi, à dire autant de bêtises en si peu de temps, j’aurais grave du mal à assumer.

Et en plus d’être courageux, on arrive à être heureux, le truc de ouf malade. J’adore quand une personne (ouais je sais c’est un terme si complexe à maîtriser) valide, trouve qu’on a tellement une vie de merde que pour la supporter on doit être super forts (hihi)

« Alors pour ces âmes cabossées il ne nous reste qu’à bosser »

AZY d’où je suis cabossé ? Tu veux te taper c'est ça ?

Ah donc ça veut dire qu’une personne libre de ses mouvements est jamais cabossées par la vie ? Et que forcément une personnes handicapée l’est par défaut ?

Heureusement que tu es là Nicole, pour m’apprendre ce que c’est de vivre avec une limitation fonctionnelle.

En tout cas t’as un truc de juste, va falloir que tu bosses un max pour te rattraper, parce que tu me fais plus rire.

Libération des Handicapés 2

C’est pas un gros article.

Mais c’est pas graveuh.

Libération a encore frappé.

Je crois qu’il y a un truc chez eux avec les titres qui parlent des personnes en situation de handicap.

J’ai quelques notions de journalisme, et je sais que accrocher le regard ce n’est pas aisé, et que les tournures les plus fortes sont les plus efficaces.

Mais là,  le titre c’est « Le sexe bientôt accessible aux Handicapés ? »

Sérieusement Libération ? SERIEUSEMENT???

Nan mais sérieuuux quoi

Voilà l’article incriminé, qui date de hier

Ce qui est bien dommage, c’est que le fond du papier est plutôt pas mal fichu, pour ce qui est de l’aspect juridique. Malgré tout, le titre fait un peu pencher la balance vers un soutien à l’Assistance Sexuelle.

Ce qui me chagrine, outre le désormais fameux « les zandicapés », c’est surtout le « Le sexe bientôt accessible »

Parce que bon okay, Libé, comme les autres, a un peu de mal à nous prendre pour des vrais personnes. Nous sommes notre handicap et surtout rien d’autre. Et pis ce qui est bien, c’est que ça regroupe tous les gens pas super valides.

Donc en plus de nous traiter comme de la merde, ce terme implique que nous sommes un groupe social à part entière. Su-per.

Or donc Libération pose la question, est-ce que enfin les infrahumains vont pouvoir baiser, nom de dieu de nom de dieu.

Sont bien gentils. De se soucier de notre peuple comme ça. C’est vrai que aucune personne en situation de handicap n’a jamais pu accéder aux délices de la chair, ça se saurait quand même. Les zandicapés ça peut pas, parce que c’est han-di-ca-pé. Tout est dans le nom, un ou une zandicapé ça peut rien faire. Et expliquer ses besoins ça peut surtout pas. Il faut des professionnels, c’est zobligatoire.

Peut-être que, selon Libération (toujours en me fiant au titre), grâce à la glorieuse Assistance Sexuelle l’indigente populace infirme aura une chance d’approcher un ou une valide (pas un ou une autre zandicapé ça serait trop dégueuuu) , tout en gardant des rapports professionnels. J’veux dire, on va pas non plus pousser le vice jusqu’à ce que des valides se compromettent sentimentalement avec la fange déficiente. Faudrait voir à pas déconner !

L’Assistance Sexuelle me dégoûte c’est pas nouveau.

Et ce titre d’article est dégueulasse.

Vraiment Libé, vous commencez à me chauffer.

Libération des handicapés!

Aujourd’hui je suis tombé sur un article de Libération.

Jusque là, ça va.

C’était un article qui parlait des commemoi, les personnes en situation de handicap. Si j’utilise le mot komilfo c’est que c’est important. C’est pas que du politiquement correct. Pour une fois qu’un terme officiel désigne parfaitement une réalité, je vais pas me gêner !

Le handicap est une situation, une situation causée par la société. Le handicap est l’expression de la discrimination dont sont victimes les individus ayant une limitation fonctionnelle. Voilà ça c’est dit. Et ça fait vachement sérieux en plus.

Or donc je suis tombé sur un article de Libération. Et j’avoue avoir été super achement déçu.

J'ai mal à mon journalisme :'(

L’article était titré : 10 ans après, les handicapés se sentent toujours abandonnés

BON donc comme j’ai mis plus haut, le handicap est censé être une situation…

Mais visiblement chez Libé ils en ont rien à foutre des concepts.

Rien que ce petit « les handicapés » est insupportable.

« - Eh dit Gérard (le pote à l’auteur) c’est quoi un handicapé ?

- Ben, euh, en fait, c’est comme une personne tu vois ?

- Ouais

- Sauf que c’est pas vraiment une personne, parce que elle marche pas en fait, ou alors elle voit pas, ou elle entends pas. En tout cas elle est pas comme nous !

- Ah ouais okay je vois, merci mec ! J’avais un doute là.  »

Si il y avait que Libé qui niait notre humanité ça irait. Mais c’est partout, tout le temps, dans les médias. Nous sommes notre situation, nous sommes notre maladie. C’est ce qui nous définit, pour le validiste…

Validiste dans son milieu naturel

C’est légèrement brise-essieu !

Et Libé, en une phrase, continue son travail de sape mental.

Les zandicapés se « sentent » donc « abandonnés »

Or, ce n’est nullement un sentiment, la réalité est que les 10 % de la population française officiellement en situation de handicap sont mis au ban de la société. Ce n’est pas un sentiment d’abandon, c’est la mise en place systématique de barrières visant à nous maintenir à la marge.

Au risque de choquer le journaliste ou la journaliste, (à vrai dire j’en sais rien, c’est même pas un vrai taff de journaliste c’est « Libération avec l’AFP » l’auteur)les handicapés, sont des personnes, victimes d’une ségrégation.

Nous ne sommes pas des petits animaux fragiles qui se sentent abandonnés par leurs méchants maîtres. Nous ne sommes pas des putains de labradors attachés à un arbre sur une aire d’autoroute le 15 août à 12H45 !

Le meilleur ami de l'homme, c'est l'handicapé

Et sinon, oui, j’ai lu l’article. C’est que des citations des associations gestionnaires, complices de l’Etat !

Y’a des baffes qui se perdent.

Respect Mag Hors-Série « Jeunes et Handicap »

Oyez ! Oyez !  Le Respect Magazine hors-série gratuit sur le handicap est sorti. Et je suis dedans ! ( \o/ ). Je ne sais pas vraiment où il est sorti, mais il n’est pas trouvable en bureau de presse. Visiblement c’est uniquement pour les abonnés et les zinternautes car c’est accessible (sic !) en  ligne en cliquant sur ce merveilleux lien :

Merveilleux Lien

Pour me trouver, il suffit d’aller à la Page 7, mon pitit article est reconnaissable au sigle qui est exactement le même que celui du blog.

Mais ce ne doit pas être le but unique du cliquage sur ce lien parce que touuuut le magazine est ‘achement intéressant et tout et tout.

Bon… il est vrai que si j’avais pas été dedans, j’en aurais pas parlé mais pas besoin de souligner cet aspect des choses !

J’avoue que cet article d’auto promo n’est pas très touffu mais courant décembre je passe une nuit dans un hôpital normal (edit du 30 décembre, c’est reporté à une date ultérieure non précisée) et ça donnera lieu tout de même à une nouvelle chronique ! Et normalement avant, j’aurai d’autres choses à dire.

Pour patienter une nouvelle vidéo  (qui n’en est pas une) :

Et comme  le dit si bien Jules Renard : La paresse est l’habitude prise de se reposer avant la fatigue.

Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que ça conclut très bien cet article…

Article Respect Mag Version Longue Director’s Cut.

Il y a quelques temps Respect Mag m’a demandé de leur faire un p’tit article pour leur numéro Hors Série de Novembre. Enthousiaste comme je suis j’ai écrit une version trop longue qui ne sera donc pas publiée (en plus de la bonne hein). Je pense néanmoins qu’elle a toute sa place ici. C’est un texte assez généraliste d’où le besoin de faire l’intro que je suis en train de faire, en direct live sous vos yeux ébahis et qui est finie dès ce point là –> . <–

Un jour une gentille « madame » questionne ma petite sœur sur sa famille. Au cours de la conversation elle dit «  J’ai un frère à l’université et mon frère il est en fauteuil » avec la tournure chaotique propre aux gamines. La dame, sans se poser de question est partie de la supposition que ma sœur avait deux frères, l’un à roulettes, l’autre qui fait des études. Or, il n’y a de frère que moi, l’étudiant en fauteuil.

Je crois que cette anecdote véridique illustre bien le problème central que beaucoup d’estropiés en tout genre connaissent. La perception du handicap est assez éloignée de la réalité.

Si on est dans un fauteuil la plupart des gens considèrent que le cerveau déconne aussi. Combien de fois des personnes aussi bien intentionnées que débiles m’ont gentiment passé la main dans les cheveux, me parlant comme à un demeuré pour se rendre compte finalement que, ouais, j’ai eu mon bac. Rien de plus jouissif que de les voir comprendre un peu tard que le fauteuil ne fait pas le handicap.

Les regards qui se posent sur moi sont variables, là on me prend pour déficient intellectuel, ici on ne comprend pas comment je peux être aussi joyeux, souriant, tout simplement heureux avec ce qui m’arrive. D’avoir grandi avec un handicap fait que pour moi la question du bonheur ne se pose pas et mieux que ça, la tristesse est une perte de temps. Les gens se disent qu’ils sont bien lotis et nous plaindre doit apporter une espèce de satisfaction judéo-chrétienne à la con. Le paradis est assuré pour les compatissants. Eh bien, j’avoue, la compassion, moi, ça me débecte. Voir n’importe quel passant me regarder l’œil luisant de bons sentiments et de tristesse, soulagé de n’être pas à ma place me donne des envies de meurtre. Et le pire du pire c’est que ce même genre de personnes, dans une file pour une attraction, une queue pour un ciné ou autre me marchera dessus pour me passer devant. Dès que l’intérêt du valide neuneu est en jeu c’est : dégagez les infirmes. Plaindre le myopathe du village évite de s’interroger sur l’accessibilité dudit village « Oh le pauvre, il est handicapé, oh le pauvre, il ne peut pas circuler dans le village, oh le pauvre il… Gérard mets la deux s’il te plaît c’est l’heure des infos… ». La bonne conscience ne me fait pas passer les trottoirs.

Mais la compassion dure un temps. Dès qu’un handicapé tend à vouloir critiquer sa situation, il devient des plus emmerdant. Souvent, quand je réclame, avec impudence, l’application stricte de mes droits les plus élémentaires comme, l’accès à l’éducation ou à l’autonomie, très vite je sens que je gêne. Je suis sorti de mon rôle du mignon petit handicapé docile qui prend ce qu’on lui donne et qui remercie qu’on daigne lui accorder du temps. Et cette sortie du rôle attendu est sévèrement punie, le rejet survient et les responsables de ceci ou de cela prennent l’air le plus condescendant possible pour expliquer au con inconscient que je suis l’impossibilité de sa demande.

L’handicapé doit être gentil, s’il n’est pas gentil : tout s’écroule. Dès qu’il s’exprime, dès qu’il se bat pour ne plus être discriminé, incompris, rangé dans une case, le pauvre petit éclopé dont le paradis est assuré, alors là il devient méchant, très méchant-vilain-pas beau.

Eh bien soit, méchant, je suis et je resterai.

Voilà !

Bonus sorti du nulle part :

ô surprise

C’est la reprise !

La ministre déléguée aux éclopés pense que la France ne sera pas aux normes en 2015 en termes d’accessibilité, ce qui était prévu par la Loi Handicap de 2005. Soit disant que le pays serait pas prêt, qu’on serait même en retard et tout et tout. En même temps on se demande comment cet odieux retard a pu survenir , vu avec quelle force et puissance la cause des handicapés en tout genre fut défendue ces dernières années par les dirigeants du pays.

A se demander si les acteurs de notre glorieuse république ne sont pas aussi myopathes que moi…

En tout cas on peut parier que l’intervention de MAC (Marie-Arlette Carlotti suiveeez crévindieu !) va permettre aux hôteliers, urbanistes et architectes déjà peu convaincus, de souffler. Si la ministre dit qu’on y arrivera pas, pourquoi essayer hein ?

Marie-Arlette elle est très chouette

Surprenant de constater à quel point il est aisé de revenir sur une loi votée. Comme quoi on se fout toujours autant des éclopés.

Là y’a la source de la grosse surprise de la rentrée.

(un merci à Spike d’avoir laissé traîner ce lien sur un réseau social quelconque et d’avoir de fait permis au grand fainéant que je suis de relancer c’blog)

Trucs #1

Ça fait plus d’un mois que j’ai rien écris mais cette fois et uniquement cette fois j’ai une excuse. Mais une vraie excuse parce que j’avais des partiels… Et ouais des fois on bosse à la fac aussi surprenant que ça puisse paraître :p.

Or donc je vais reprendre du service le temps que je trouve de quoi parler.

Premier truc:

Pour patienter allez donc écouter ça :

Emission sur le handicap enregistrée par des crypto-gauchistes.

C’est super intéressant parce que y’a des handicapés dedans et tout. Plus sérieusement ça donne un aperçu de la difficulté d’être handicapé ET homo, réalité que je ne connais que théoriquement. Mais ça parle pas que de ça, les interviews de vrais handicapés de la vraie vie réelle sont très instructifs. Notamment sur la problématique du travail chose que je ne connais, encore, que théoriquement… pourvu qu’ça dure ! Et aussi sur un tas d’autres sujets.

Deuxième truc :

Maintenant que la gauche (il paraît) est au pouvoir je me suis dis que j’allais voir ce que ce glorieux camp social proposait pour les à roulettes (et autre zhandicaps). Allez pour lire en mots socialistes.

De prime abord y’a des bonnes idées.

–> Rendre accessible les administrations publiques

–> Créer de véritables métiers d’accompagnement

–> Augmentation des allocations adulte handicapé.

Jusque là rien à dire mais comme d’hab’ pour les réformistes ça parle de quotas (notamment renforcer les 6 % d’handicapés dans les entreprises). Ils parlent aussi d’un volet handicap à insérer dans toutes les lois. Le nom fait rêver mais faut pas chercher de définition y’en a pas. Ils proposent aussi de renforcer le statut des aidants familiaux en permettant formation et congés. Personnellement je le mets pas dans les bonnes idées. Former les familles c’est quand même une façon pour l’Etat de se débarrasser de la « charge ».

A voir donc mais si tout se passe comme d’habitude ces beaux projets vont passer après le redressement-nécessaire-de-notre-glorieuse-république. Comment ça je suis pessimiste ? Moi ? naaan y’a erreur sur la personne.

A la prochaine !

ça c’est juste pour le fun mais le texte est ultra profond et fin :D

Comment ça je suis pas adapté ?

Comment ça je suis fainéant ? Nan là je vois pas , mais alors pas du tout…

Je vais même pas tenter de justifier mes 3 mois d’inactivité, je crois que même avec toute la mauvaise foi dont je suis capable (et je suis pas mauvais) je n’y arriverai pas,  alors autant éviter.

Je pense à adhérer (dessin de Larcenet piqué sur son site)

Or donc, je reprends du service…

Récemment, je me suis rendu dans une salle de concert vers chez moi, La Coopérative de Mai pour être précis. J’allais voir un truc pas trop connu , donc avec une salle pas bien pleine, donc avec une jauge petite. Ce qui fait que les organisateurs n’avaient pas ouvert  jusqu’aux gradins où j’ai l’habitude de prendre place.

Je suis donc arrivé et l’on m’a uniquement proposé de rester dans la fosse ou d’aller dans le couloir devant la scène, celui pour les vigiles.  J’avoue que j’ai assez mal pris de me retrouver au pied de la scène, dans un endroit pas prévu pour recevoir des gens (photographe qui me passe devant, vigiles que je gêne). Et encore j’ai un lift, j’ose même pas imaginer comment des  zaroulettes non motorisés auraient fait.

Difficile de garder son calme quand on a en face de soi un régisseur qui défend mordicus qu’ ils ne peuvent pas faire autrement, que la sécurité les empêche d’ouvrir derrière, que c’est la loi. Il a même limite tenté de me dire de rentrer chez moi et que j’allais être remboursé. Encore un qui mérite des baffes tiens.

Pourtant cette salle est accessible, elle a des WC handicapés, un ascenseur, la fosse est de plain pied. Mais justement, c’est là qu’est le problème à mon avis. Tout est pensé en terme d’accessibilité. Les législateurs et ceux qui mettent en place l’accessibilisation pensent uniquement au fait que le lieu permette aux zaroulettes d’y rentrer. Après si l’organisation est complétement aberrante, c’est plus leur problème. Je peux rentrer dedans donc tout va bien et si je la ramène, je dois encore être un de ces « handicapés aigris agressifs, kipensspazozotres » .

C’est quand même un manque cruel de réflexion. Bon j’avoue, si tout était accessible, je ne serais pas triste, mais pourquoi s’arrêter là ?

A l’accessibilité,  je préfère l’adaptation.

Un lieu adapté prend en compte le handicap et va être pensé pour qu’en plus d’être accessible, son utilisation soit simple et les conditions d’accueil respectueuses. Et ben pour faire ça, les architectes, ils galèrent hein.

Parce que mettre une pente ou faire de plain-pied tout le monde sait faire. Mais si en plus, il faut mettre une porte électrique, si en plus il faut penser à un agencement des pièces intelligent qui ne demande pas forcément d’avoir quelqu’un avec soi pour tenir la porte tout en poussant la poubelle installée n’importe où tout en faisant gaffe à pas se faire rouler sur les pieds, tout en tirant la chaise qui gêne pour faire de la place (ouais je sais, j’ai de la chance, les personnes qui m’aident sont super intelligentes), ben là, y’a plus personne.

Je vais pas jeter la pierre aux architectes, quoique des envies de lapidation m’ont déjà traversé l’esprit (cf Jouons avec l’accessibilité…) , mais la clef du problème c’est la loi sur le handicap. Les normes sont très utiles, si on contraint pas un peu des fois, y’a rien qui se fait. Mais mon principal problème avec ça, c’est que les gens les appliquent bêtement, à la lettre. Par exemple le resto de pâtes non accessible dont j’avais parlé dans un autre article est muni de toilettes handicapés, enfin y’a le logo dessus quoi.

Ce resto est obligé d’avoir des toilettes handicapés. Un autre exemple des côtés neuneus de la loi c’est qu’il est interdit de construire des pentes pour les magasins ou restaurants non accessibles sur le trottoir ou tout emplacement appartenant à une ville. J’avoue que des fois c’est impossible, tellement les trottoirs sont étroits, mais cette loi force les propriétaires  à creuser leur propre établissement pour pouvoir mettre une pente.

J’ai quand même l’impression que les lois sur le handicap ne sont pas toujours assez réfléchies, ni assez proches de la réalité. Mais c’est une question de volonté, on peut pas différer l’accessibilité obligatoire de 2013 à 2015 pour faire plaisir à ses copains de l’hôtellerie et en plus penser à des lois intelligentes. Nan, faut pas déconner non plus….

Allez à dans 3 mois… (naaan j’déconneuh :D )

Dessin Fabian Lemaire

Les vacances se finissent, et je dois dire que ce dessin arrive à point nommé pour relancer ce blog à la rentrée, après quelques mois de mollesse. Mollesse qui est exclusivement liée à la fainéantise de son auteur, mais ça j’en ai déjà parlé. Enfin bref, me re-voila.

Ce dessin à la fois, clair, net et précis, c’est Fabian Lemaire que me l’a fait, le directeur de publication et néanmoins dessinateur dans Fakir (vazy clique), le journal alternatif, indépendant, à lire absolument,  toussa toussa.

Merci bien m’sieur Lemaire.

A plus lecteur/trice.

Beau comme un CMI qui brûle…

Il y a quelques jours je suis allé passer la nuit dans un CMI. CMI c’est les initiales de Centre Médico Infantile. J’y suis allé pour passer, comme chaque année depuis un certain temps, une série d’examens nocturnes. Même si je me passerai bien de ce genre d’immersion ça me permet de faire un petit compte-rendu de ma visite. Ne nous trompons pas un CMI c’est une taule. Une taule pour handicapés, certes, mais une taule.


Je dois y arriver à 20h pour y passer la nuit. J’arrive à 20h05. Être en retard c’est la règle numéro 1. Cet endroit donne la chair de poule quand on y rentre. Déjà, dans le hall d’entrée un tas de fauteuils roulant vous accueille. J’en ai compté 13, qui semblent dire bienvenue. Le deuxième truc qui te saute à la figure c’est l’odeur. Ça sent le désinfectant à plein nez. Il faut dire que cet internat ressemble beaucoup à un hôpital. Les personnes qui logent sont toutes atteintes de handicaps très graves et souvent multiples. En plus d’être myopathes ils sont déficients intellectuels. Une infirmière nous accueille et nous conduit à la chambre « d’invités » au bout du bout du bâtiment. Les données géographiques de la chambre sont 45°43’32.53″ N ; 3°05’32.47″ E, allez voir sur Google Earth vous trouverez cet endroit merveilleux. La traversée est longue et éprouvante. En effet les résidents se couchent et ici on ne ferme pas les chambres. Donc avec ma mère qui m’accompagnait nous avons pu voir tout le monde en train de se faire manipuler, installés dans leurs lits. L’intimité est inconnue ici. Le personnel n’en a rien a foutre. Le but c’est de fonctionner le plus rapidement et économiquement possible. Entre les traitements, les couchers, les repas, c’est  à la minute près. On arrive enfin dans la chambre, que l’on s’empresse de fermer. Pour s’isoler d’un monde qui n’est pas le notre, et que l’on nous envoie en pleine poire sans autre forme de procès.

La chambre est grande pour laisser la place pour les fauteuils, mais ce n’est certainement pas un lieux fait pour vivre. Tout d’abord il n’y a pas une chaise. Pas besoin, qui irait rendre visite à des handicapés ? Franchement, ils sont mieux entre eux… Dans un coin il y a un lavabo, tellement coincé que si je veux l’utiliser, personne ne peut l’atteindre avec moi pour m’aider. Une poubelle  à pédalier trône non loin. C’est fait pour le personnel, lors des soins et des actes quotidiens.  Les interrupteurs et les commandes de volet roulant me sont inaccessibles. Surtout aucune possibilités de se démerder tout seul. On sent bien que le but c’est toujours plus d’efficacité. Déjà les personnes internes ne peuvent quasiment pas agir sur leur environnement mais en plus aucun effort n’est fait pour parvenir à plus d’autonomie. On va pas me faire croire que c’est une vie. C’est au mieux une survie dans ce genre de centres. Sur les murs, des photos publicitaires de camions Renault. C’est même pas sûr que ça soit un choix de la personne dont je récupère la chambre pour la nuit. L’année dernière il y avait une affiche d’un concert de Chantal Goya, bonjour le niveau. C’est vrai que les jeunes sont déficients intellectuels, mais Chantal Goya ??!! Sérieusement ? C’est comme si les organisateurs de sortie, en gros les éducs, avaient pour unique but de maintenir les résidents dans la bêtise la plus complète. C’est pas fair-play… On sait très bien que l’ouverture d’esprit fonctionne aussi chez ce type de public. Enfin bref, la soirée avance et ma mère demande un lève personne pour pouvoir me coucher. L’aide soignante va donc chercher le lève-malade… Je ne peux pas m’empêcher de rectifier lève personne entre mes dents. Mais rien n’y fait, pour elle c’est un lève-malade. La personne en fauteuil n’est pas une personne mais un malade. Un malade doit être transporté, pas un personne. Ce genre de petit détail m’agace souverainement, je ne peux pas m’empêcher de le prendre comme une insulte.

un lève PERSONNE !

Il est 20h24 et j’ai déjà envie de me barrer, très, très loin. Je sors prendre l’air avec ma mère un petit quart d’heure. J’ai le temps d’entendre une aide-soignante s’approcher en soufflant d’une chambre dans laquelle on a besoin d’elle. S’adressant à sa collègue elle éructe un sympathique  » Qu’est ce qui veut ç’ui là ? » J’aurais été « ç’ui là » je l’aurai très mal pris. Bon c’est vrai c’est super chiant un myopathe. Il faut le nourrir, le laver, le lever, l’habiller, le coucher et en plus essayer de l’aider si il a besoin. Plus chiant qu’un chien et vachement moins doux au toucher. Cette sympathique kapo me rappelle les premières années où je venais. Les infirmières et aides-soignantes avaient décidé de me parler à la troisième personne, ou de parler de moi à travers mes parents. C’était formidable. Un traitement très humain des zaroulettes.

Enfin je sors, vite, pour ne pas tuer cette charmante personne.  Moi, j’ai 20 ans et ici personne ne me vouvoie. Certaines personnes ne m’ont jamais vues. En plus c’est pas des gens rencontrés en soirée. C’est des professionnels. Mais moi je ne suis qu’un myopathe alors pas besoin de me traiter avec respect. J’ai jamais passé le cap de leur répondre en tutoyant, à tester…

20h30 tout le monde au lit. Ici c’est la routine la plus totale qui règne. Coucher 20h30, levé 7h00, douche 7h30, Petit déj’ 8h tapantes. Une vraie utopie pour Kim-Jong -Hil. Le CMI c’est une petite Corée du Nord. Charmant. On regarde un film ultra intelligent pour compenser –> UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE D’ETTORE SCOLA.<–  Je traîne un peu, je dors très peu, avec un machin branché sur l’oreille. La nuit est entrecoupée par des discussions à voix hautes des personnes assurant le service de nuit, par les alertes des respirateurs et pas les bruits inhérents aux lieux médicalisés.

Un autre truc me dérange, c’est les lits. Les matelas sont emballés dans des housses plastiques. Juste recouvert pas un dessus de matelas en coton. Chez moi la housse de matelas est en coton. Le plastique c’est peut-être facile à nettoyer, mais en été, dormir dessus ça ressemble à de la torture. ça colle c’est infernal, abominable. Mais visiblement personne ne se plaint, ou personne n’écoute les plaintes.

Le matin à partir de 6h30, les fauteuils ayant chargés toute la nuit sont débranchés violemment. Une bonne journée qui commence :D . La routine se met en place, comme tout les jours de l’année, jusqu’à la mort. Oui, le CMI comme toutes les taules hospitalières, c’est aussi un mouroir. Les aides soignantes lèvent les jeunes avec leurs putains de lève-malade. Elle s’apostrophent de chambre en chambre, discutent comme si elles levaient des patates.

Je me rappelle une fois une aide soignante avait fièrement balancée à sa collègue dans une autre chambre  » Ginette (un nom au pif), j’ai réussi à le lever toute seule ! »  Dommage que si je veux lui en coller une ma main ne parviennent pas à se lever toute seule ! Et le pire je crois c’est que les madames elle gueulent tout le temps. On dirait qu’elle croient que la myopathie rend sourd en plus. Elles agissent comme beaucoup de gens agissent avec des handicapés, ou des étrangers. Comme si hurler rendait le propos plus clair.

Enfin on quitte cet endroit pour y revenir dans un an…

Alors oui, c’est vrai que les personnes qui vivent dans ce genre de centre demandent des soins très lourds, je sais aussi que tous les parents ne peuvent pas prendre en charge seuls leur gamin gravement handicapé. Parfois les installer dans ce genre d’établissement est la dernière solution. Soit, mais on ne m’enlèvera pas de la tête que les choses pourraient être mieux. Les résidents ne sont pas biens traités, leur intimité est inexistante. On ne les respecte pas en tant qu’individus. Aucune liberté, aucune possibilités d’évoluer dans la vie. Quand tu rentres au CMI tu n’en ressort plus. Ton existence est stoppée, la routine remplace la vie. Au nom du bien de tous les pensionnaires, l’équipe du personnel oublie les bases du respect des individus. Au nom de l’efficacité on néglige l’essentiel, le contact humain. J’ai aussi l’impression que ces taules à vieux, à handicapés, à malades psychiques servent à ranger les gens considérés comme gênants. On évite le mélange entre valides et à roulettes. Faudrait pas que cela donne des idées. Les handicapés avec les handicapés, les valides avec les valides. Si ça c’est pas de la ségrégation, ça y ressemble fortement.  Alors je sais aussi que l’équipe dirigeante et le personnel fait face à des baisses constantes de budget. Mais quand même certains gestes sont possibles dans l’état actuel des choses, comme frapper aux portes avent de rentrer. Ne pas oublier dans le rituel quotidien que les pensionnaires sont avant tout des personnes, pas des handicap ou des maladie. C’est plus du travail social, c’est de l’artisanat sur sujet vivant. Entre les appareils, les soins et les tranches horaires on oublie l’être humain. Mais l’État à décidé depuis un certain temps qu’il fallait rationaliser les dépenses de santé et de solidarité. Alors dans ce genre de centre, les coupes de budget se sentent tout de suite.  Il y réellement la nécessité de repenser notre fonctionnement solidaire. Le traitement que l’on inflige aux « différent-e-s » montre bien l’état merdique de notre société.

Feu à volonté !

Mais pour espérer changer les choses de façon utile il faut avant tout changer la société de fond en comble, et parfois une étincelle et un bidon d’essence peuvent faire l’affaire, du moins dans un premier temps….

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